Pour avoir sans doute un peu trop parlé, le directeur de l’Office national du tourisme (ONT) pourrait bien en découdre avec la communauté forestière. En effet, après les premières condamnations des propos stigmatisants que Laye Junior Condé a tenus au lendemain des massacres de Womey, c’est la diaspora de cette région qui, au cours de la conférence de presse qu’elle a animée ce jeudi à Conakry, d’exiger de sa part des excuses publiques. Faute de quoi, il pourrait faire face à la justice.
A l’entame de son exposé liminaire, le président du Conseil supérieur de la diaspora forestière, Antoine Kila Ifono, a tenu à élaguer tout risque d’amalgame. En effet, selon lui, son institution « réitère sa demande auprès de l’Etat et des Organisations de Défense des Droits de l’Homme de mettre tout en œuvre pour arrêter les auteurs du drame survenu à Womey et leur infliger la sanction concordante tout en veillant au respect des droits des innocents qui vivent dans la zone ». Cette précision faite, il se tourne ensuite vers le cas Laye Junior Condé. Assimilant ce dernier à ‘’un individu peu éclairé et mal intentionné’’, il lui reproche en outre d’avoir tenu des « insanités à l’endroit de tout le peuple forestier ».
Lesdits propos, le directeur national de l’ONT les aurait tenus sur les ondes de la radio privée, Espace FM Guinée, à la date du 22 septembre dernier. Ils seraient ainsi libellés : « Dans cette partie de la Guinée, il y a eu la culture de la barbarie, de l’incurie et de la sauvagerie à une échelle inadmissible. Il va très loin pour parler d’un virus de la barbarie qui existerait en Guinée Forestière et lie cette situation au gène ». Estimant que ni l’Etat, ni le parti présidentiel dont Laye Junior Condé serait un des éminents cadres, ne sont responsables de ces propos jugés « irresponsables et indignes d’un haut commis de l’Etat, (jouissant à priori) de toutes ses facultés intellectuelles », le président du Conseil supérieur de la diaspora forestière pense néanmoins que la communication de Laye Junior Condé est de nature « à fragiliser davantage le tissus social à cause du fait qu’elle touche à la dignité humaine ».
En conséquence, M. Ifono a exigé du mis en cause qu’il présente ses excuses à la communauté de la forêt, mais aussi à l’ensemble du peuple de Guinée. En ce qui concerne le président de la République le président du Conseil supérieur de la diaspora forestière lui demande humblement « de prendre des mesures disciplinaires contre ce genre de dérives dans la communication des hauts responsables de l’Etat qui sont de nature à saper les valeurs républicaines ».
Anna Diakité, Kababachir.com