Le Sénégal ne cède sur toute la ligne, mais il assouplit quelque peu l’isolement hermétique qu’il avait imposé aux pays de la sous-région touchés par Ebola. Ce qui se traduit par l’ouverture d’un corridor humanitaire permettant l’acheminement de vivres et de matériels médicaux par les organismes internationaux basés à Dakar. C’est là un premier résultat de la pression tout à la fois constante et généralisée qui s’est dernièrement abattue sur les autorités sénégalaises.
Bien entendu, il est peu probable que les pressions ou autres plaidoyers émanant de la seule Guinée ait débouché sur un tel assouplissement. Ces derniers, tous les partenaires internationaux impliqués dans la lutte contre l’épidémie dans la sous-région qui s’étaient élevés contre les mesures de restriction préconisées notamment par Dakar. On y avait vu l’asphyxie progressive des économies des pays en question. Mais jusqu’ici les autorités sénégalaises n’avaient manifesté aucune compassion face aux cris d’alarme.
On a dû donc jouer sur l’argument de Dakar comme base principale des grandes organisations internationales. L’égo du Sénégalais étant flatté par ce qu’il considère comme une implicite publicité positive pour son pays a fini par avoir raison de sa fermeté. Pour les pays victimes, peu importent les stratégies qui ont conduit à ce dénouement. L’essentiel est qu’on y soit arrivé.
Anna Diakité, Kabanews
