Ébola à Labé : « Si la communauté accepte dans les 21 jours, nous allons déclarer Labé indemne d’Ébola », prédit Docteur Mamadou Oudy Bah
Deux cas d’Ébola ont été confirmés dans la sous-préfecture de Popodara, district de Sambayabhé, préfecture de Labé. Le père d’un nouveau-né dont la mère a été emportée par le maudit virus a été l’une des personnes confirmées suivi de la grand-mère du nouveau-né qui n’a pas survécu.
Suite à l’analyse du prélèvement effectué sur les deux patients acheminés au laboratoire Donka à Conakry, les deux cas ont été confirmés positif à Ébola. Les deux personnes atteintes du virus ont, selon le directeur, été dissimulées par les populations de ladite localité causant ainsi une lenteur dans le diagnostic de la maladie.
Docteur Oudy Bah directeur régional de la santé de Labé explique. « La semaine dernière nous avons été alertés soit disant qu’il y ait une famille qui résidait à Conakry mais originaire de Popodara plus précisément dans le secteur Sambayabhé qui est revenue chez eux. Elle était [la famille] revenue avec un nouveau-né qui a perdu sa maman des suites d’Ébola à Conakry. Entre trois à quatre jours, l’enfant meurt. Après le décès de l’enfant, l’entourage a constaté que le père ne se portait pas bien idem que la grand-mère de l’enfant. Et tous deux présentés des symptômes semblables au virus Ébola.
À la suite de cela, le directeur préfectoral de la santé et son équipe sont allés pour constater les faits, mais malheureusement la famille a essayé de brouiller la piste en disant que le jeune était en bonne santé et qu’il est allé au marché pour charger son téléphone et la vieille était aussi en ville ».Déplore-t-il.
Face à la réticence des uns et des autres, la notabilité et les autorités de la région ont été utilisées pour convaincre la famille d’accepter de livrer les deux malades.
« Le deuxième jour, j’ai été alerté à partir de Conakry que le jeune était sur place et qu’il est toujours malade. C’est en ce moment qu’on a mobilisé tout une équipe pour s’y rendre une nouvelle fois afin de rencontrer les autorités de la localité. La famille a accepté cette fois ci et nous avons effectué des prélèvements sur les deux patients que nous avons aussitôt expédiés sur Conakry. C’est hier 20 décembre 2014 à 17 heures qu’on nous a annoncé que les deux échantillons sont positifs. Il y avait déjà une ambulance qui était prédisposée pour les évacuer au centre de traitement de Donka. Ils sont déjà arrivés».
À en croire à ses propos la chaîne de contamination serait longue, car le diagnostic a connu un grand retard. Néanmoins dira-t-il, l’espoir est permis pour circonscrire la maladie : « Nous sommes en train de nous préparer maintenant pour aller au village, pulvériser les habitations et recenser tous les contacts. Parce que nous devons tout faire pour que toutes les personnes qui ont participé à l’enterrement du nouveau-né, venues rencontrer la famille et les médecins qui ont participé aux soins du jeune et de la maman soient rapidement retrouvées pour être suivies pendant les 21 jours .Si la communauté accepte dans les 21 jours, nous allons déclarer Labé indemne d’Ébola. Mais tout de même, il semblerait qu’il y a aussi une clinique privée dans la zone dont le responsable est connu par tout le monde à ce niveau-là il n’y a pas de hic, parce que c’est facile de les surveiller ». Soutient-il.
Dans cette lutte, il reconnaît à demi-mots que la tâche s’annonce difficile : « Là où nous allons avoir des difficultés, c’est au niveau de la famille. Parce que seule, la communauté pourra nous orienter vers les personnes ayant été en contact avec les deux cas confirmés car les nous devons obligatoirement suivre ».Conclut-il.
Après ces deux cas confirmés d’Ébola dans la région administrative de Labé, l’on se demande à quand une véritable action de riposte du gouvernement contre le virus Ébola , qui a fait depuis son apparition près de 7 000 morts dans les trois pays touchés.
Sally Bilaly Sow, correspondant www.kababachir.com à Labé.