Forecariah Guinée Mining (FGM) qui exploite du fer dans la Préfecture de Forécariah a mis la clé sous le paillasson, à cause du virus Ebola, selon la version de la direction générale de la boîte. Là-bas, tout se passe dans la plus grande clandestinité. Recluse dans les entrailles de Forécariah, où il n y a pas de dérangements administratifs et où l’Etat est quasiment absent, cette société fait ce qu’elle veut. Il n y a pas de structure syndicale à proprement parler, si ce n’est une bandes de personnes acquises à la cause de la boîte donc qui ne savent nullement défendre les intérêts des rares travailleurs qu’il y a.
Forecariah Guinée Mining (FGM) ne transporte pas ses produits depuis le 18 avril dernier. En août, le directeur des opérations et ceux qui s’appellent syndicalistes sont à Conakry à l’inspection du travail pour voir les possibilités d’arrêter jusqu’en décembre et du coup libérer les agents ayant un contrat à durée indéterminés. Finalement, la Direction prend une décision unilatérale pour chasser tout le monde sans le moindre respect des règles de procédures. Conséquence : 30% de retenue sur salaire et ce pendant les trois mois à partir d’octobre. Les travailleurs sont donc aujourd’hui jetés en pâture.
Selon un député de Forécariah, « Aujourd’hui, FGM SA est quasiment à l’arrêt, je viens de recevoir un courrier du syndicat qui m’a transmis copie de la lettre que la société leur a adressée pour dire qu’à cause d’Ebola, à cause des grèves répétées, à cause de la pluie, à cause de la baisse du prix du minerai sur le marché mondial, à cause du pléthore du personnel et de son incompétence, la société propose de mettre en congé ‘’économique’’ des travailleurs. » Selon ce député, « FGM SA, c’est comme la 1ère et 3ème division de foot. J’ai appris que FGM SA appartient à Bellezone et GDC. De 2011 à nos jours, moi-même en collaboration avec les ressortissants et les autorités locales, j’ai effectué plus d’une dizaine de déplacements rien que pour régler les conflits entre la direction de cette entreprise, les travailleurs et la collectivité. Tout ce sacrifice n’a pas permis de redresser cette société dont les activités sont aujourd’hui à l’arrêt. Les sous traitants ne sont pas payés à temps, les taxes locales non plus. Des grèves répétitives, des problèmes liés à l’environnement etc. » Il faut noter que « cette société est en train de transporter les minerais de fer sur 80 km dans les camions bennes, sur les routes non bitumées, traversant une quinzaine de villages avec tout ce que cela suppose comme poussière et dérangements. Ces camions industriels utilisent les mêmes routes que les véhicules de transports en commun, les motos, les vélos »
Elle ferme aujourd’hui sans raison valable et selon des sources c’est d’un vrai no man land administratif : tout le monde se plaint et l’Etat s’en fout. De l’avis du député Kalémoudou Yansané, « Depuis deux ans, la société n’a pas payé les taxes de développement local. Mais, j’ai tout fait, pour ne pas qu’on perde l’essentiel. On peut diminuer les salaires, je suis d’accord, on peut avoir un peu de poussière, on peut oublier les taxes de développement local, pour que la société ne ferme pas ses portes. Si elle les ferme, les 400 familles qui vivent de cette société seront au chômage et retourner à la paysannerie. C’est ce que je cherche à éviter, mais jusqu’à présent, il y a problèmes. »
Jeanne FOFANA, www.Kababachir.com