Ebola/Air France : « Certains vols vers Conakry n’ont pas décollé faute de personnel navigant » (Témoignages)
Malgré la mise en place d’un protocole sanitaire aux aéroports de Conakry, Lagos et Freetown à travers le renforcement des mesures préventives, notamment l’octroi des kits de protection, des gants, des masques qui sont mis à la disposition du personnel dans les avions, et la vérification de la température des passagers au moment de l’embarquement, le personnel d’Air France craint encore un risque de contagion du virus Ebola.
Et pourtant, la Compagnie Air France fait son maximum pour éviter toute contagion.
« Au moindre doute, le passager suspect ne monte pas dans l’avion. Il n’atteint même pas la zone d’embarquement », assure la compagnie.
Selon la chaîne de télévision française, France 24, la méfiance est toujours là. Le syndicat national du groupe Air France (SNGAF), minoritaire, a lancé une pétition lundi 18 août, demandant « l’arrêt immédiat de la desserte des pays touchés par le virus Ebola ». Elle a, pour l’heure, récolté environ 700 signatures, précise notre source.
« J’effectue des vols long-courriers partout sur la planète. Et je peux vous dire une chose : de plus en plus de PN refusent d’embarquer en ce moment. Certains vols vers Conakry ont même été annulés à cause d’une trop grande défection de personnel navigant. Car, même les ‘réserves’ [les salariés d’astreinte] font jouer leur droit de retrait. Et quand un vol n’a pas assez de personnel à bord, il ne décolle pas ! C’est rare, mais en ce moment, ça arrive », ajoute Sophie. Une affirmation démentie par Air France.
« L’Afrique, c’est notre business. On se porte déjà mal financièrement, Air France ne peut pas se permettre d’arrêter de desservir ces destinations. C’est notre gagne-pain ! » indique la compagnie.
Certaines mères de famille redoutent même de transmettre le virus à leurs enfants. « Beaucoup me disent : ‘Moi, j’ai un enfant à la maison, je ne pars pas dans ces zones’. Air France fait tout pour nous rassurer, la compagnie communique à fond, c’est vrai. Mais quand on lit les médias, on s’inquiète vraiment, on doute de tout, on voit que la maladie se propage très vite », précise-t-elle.
A rappeler que la compagnie française dessert quotidiennement l’aéroport de Conakry et de Lagos et trois fois par semaine celui de Freetown.
Abdoul Wahab Barry, Kabanews