Mory Kaba remplace Nava Touré –qui, lui s’en va aux Mines, ses premières amours – à la tête d’EDG, depuis ce lundi, suite à un décret lu par les médias d’Etat. Ces deux hommes regagnent chacun son domaine. Mory Kaba qui avait disparu des écrans radars sort donc des bois. Grâce à la magie inoxydable du changement tant prôné par l’opposant historique qui revendique par ailleurs plus de 40 ans de combat pour la démocratie. Mais qui avait surtout passé tout son temps à vouer aux gémonies les anciens ministres du vieux général défunt.
Secrétaire d’Etat à la Coopération jusqu’en décembre 2002, Mory Kaba sera bombardé ministre de l’Hydraulique et de l’Energie. Cela suite à un léger remaniement du gouvernement de Me Lamine Sidimé, comptant à l’époque 22 membres contre 20 dans la précédente équipe qui comprenait trois secrétariats d’Etat, dont deux titulaires devenaient de fait des ministres à part entière. Il s’agissait d’Oumar Kouyaté, précédemment au Plan, qui dirigera le ministère de la Pêche et de l’Aquaculture à la place de Mansa Moussa Sidibé qui quitte l’équipe gouvernementale. L’ancien secrétaire d’Etat à la Coopération, Mory Kaba, devenant ministre de l’Energie et de l’Hydraulique à la place de Nyankoye Fassou Sagno, affecté au Plan aura donc pu engranger de nombreuses expériences dans ce secteur. Plus de dix ans après, Alpha Condé dépoussière ce cadre de Lansana Conté.
Il sera mis en face d’une situation catastrophique à EDG dont la privatisation fait toujours jaser. Au même moment, les Aggreko doivent cesser de fonction à partir du 19 septembre, date de la fin du contrat de location de ces groupes thermiques britanniques. Espérons que Mory Kaba est arrivé à EDG à case de son expérience et non à cause de son militantisme à l’image d’un certain Abdoulaye Keita. En tout cas, cette EDG-là a vraiment bousillé beaucoup d’argent, mais les Guinéens broient toujours le noir.
Récemment, au nom du gouvernement, le ministre des Finances avait déclaré : « Il faut rappeler que cet accord de financement faisant l’objet de notre cérémonie de signature a été approuvé par le Conseil d’Administration de la Banque Mondiale, le 16 juin 2014, et porte sur un montant global de 32.300.000 DTS, soit l’équivalent de 50.000.000 de dollars américains ; Ce montant se décompose comme suit : une partie est un prêt, de 14.600.000 DTS soit l’équivalent 22.600.000 dollars américains. L’autre partie, un don qui s’élève à 17.700.000 DTS, soit environ 27.400.000 dollars américains. » Les composantes du projet sont : le financement des frais d’un contrat de gestion à l’appui pour l’amélioration des performances de la société EDG, le choix d’investissements dans le réseau de distribution d’électricité à Conakry, l’assistance technique au Ministère de l’Energie et de l’Hydraulique. Il y a donc du chemin à faire à EDG.
Jeanne FOFANA, Kabanews
