Émission du billet de 20 000: Pourquoi c’est inopportun, selon Aliou BAH du Bloc Libéral

L’annonce de la BCRG, banque centrale de la République de Guinée d’émettre un nouveau billet de 20 mille continue à faire couler encre et salives. Outre les citoyens ordinaires, les spécialistes des questions économiques voient d’un mauvais œil cette initiative. Pour sa part, Aliou BAH, consultant et directeur de communication du bloc libéral la trouve tout simplement inopportune. Sans commentaire, lisez plutôt son analyse!

« Je m’interroge sur l’opportunité et la pertinence d’une décision de mise en circulation d’une grosse coupure de 20000fg dans une économie qui a plus besoin de petites coupures pour les transactions que d’avoir de la coupure de thésaurisation. La monnaie étant la contrepartie de la production donc elles ont des valeurs proportionnelles. C’est pourquoi il faut plutôt encourager la consommation et l’investissement au lieu de la thésaurisation. Je rappelle que c’est en 2007 que L’imprimerie britannique qui avait le marché de l’impression de la monnaie guinéenne avait livré à la Banque centrale un billet de 10 000 francs guinéens en attendant la mise en circulation d’un billet de 50 000 francs qui était en perspective a l’époque. Dans les grandes économies, la tendance est plutôt portée vers la démonétisation et la mise a disposition de petites coupures(récemment encore, les députés européens ont remis en cause l’existence du billet de 500 euros car il sert assez peu aux transactions quotidiennes et la réserve fédérale américaine a cessé d’émettre des billets de banque d’une valeur supérieure a 100$ en 1946) avec plus de priorité pour la monnaie électronique pour non seulement faciliter les modes de paiement, mais surtout pour lutter contre les trafics illicites a travers une meilleure traçabilité des fonds.

Je pense que cette décision est inopportune au regard des exigences économiques du moment, elle est surtout politique à travers les signes qui y sont mentionnés (le barrage kaleta) pour marquer et manipuler les esprits dans un contexte électoral particulier où le président Alpha CONDE ne peut se faire réélire sur la base d’un bilan. Alors il faut mettre à contribution toutes les institutions de la République y compris celles qui ne devaient s’occuper que des questions essentiellement techniques comme la banque centrale Enfin, je pense que la banque centrale veut simplement mettre sur le marché des grosses coupures dont la principale utilité serait de pouvoir circuler facilement dans des mallettes et de permettre le financement de toutes sortes d’activités illégales. Pourquoi pas le financement programmé de la campagne électorale du parti au pouvoir? »

Oumar Rafiuou Diallo, www.kababachir.com

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.