C’est un autre virus qu’Ebola, celui de la peur et de la haine, qui a semé la mort, mardi 16 septembre, dans un village reculé de Guinée forestière. Une mission de sensibilisation sur l’épidémie qui sévit en Guinée depuis le début de l’année a été attaquée à Womé, non loin de la frontière avec le Liberia. « Huit Guinéens, sept membres de la délégation, dont trois journalistes, et un habitant, ont été lynchées par des villageois », a expliqué au Monde le ministre guinéen de la santé, le colonel Rémy Lamah, joint à Conakry par téléphone.
Sept corps, dont ceux des représentants du personnel de santé de l’hôpital de N’Zérékoré (la deuxième plus grande ville de Guinée, proche de Womé), un pasteur, le sous-préfet, et plusieurs journalistes venus couvrir l’opération, ont été retrouvés deux jours plus tard dans la fosse septique d’une école de Womé. Le dernier cadavre gisait sur la route à l’entrée du village. « Certains portaient des traces de coups de machettes », témoigne le colonel Lamah, qui s’est rendu sur place.
D’après le ministre, l’arrivée de cette délégation qui comprenait également le préfet et le gouverneur de la région avait été annoncé…
Source: lemonde.fr