L’état d’urgence décrété par Alpha Condé fait bien des heureux du côté de la frontière guinéo-léonaise, Pamelap, dans Forécariah. Pas dans le cadre de la maitrise du virus dans cette partie de la Guinée et de la Sierra Léone, mais, tenez-vous bien, dans la contrebande orchestrée par les forces de défense et de sécurité postées en ces endroits, par la hiérarchie militaire. Contrebande, vous avez dit ?
Oui, absolument ! En effet, selon les échos qui nous parviennent de Pamelap, repris par une radio privée, c’est un vrai business qui s’opère là-bas où, selon des témoignages concordants, plus d’une vingtaine de camions chargés de denrées pourrissables sont stationnés ou plutôt verbalisés par des militaires. En contrepartie, les chauffeurs déboursent entre 200 mille GNF et 500 mille GNF, puis, on est escorté jusqu’au-delà du barrage. Mais la question que l’on se pose sans cesse est celle-ci : Pourquoi ces engins sont-ils bloqués alors que la Guinée n’a officiellement pas fermé ses frontières avec la Sierra Leone et qui est derrière cette contrebande honteuse, déjà connue par le Préfet et dénoncée par les usagers de l’axe? Cette question reste sans réponse.
Joint au téléphone par une station de radio locale, le 4 septembre 2014, Mamadou Diallo, chauffeur de son état est plutôt amer : « Depuis un mois nous sommes bloqués ici. Il y a environs 100 camions tous chargés de denrées, notamment d’arachides, de poudre de manioc et autres haricots massés à la frontière par les guinéens. Nous avons fait le test au poste de contrôle, mais cela ne nous a pas permis d’entrer en Guinée pour écouler nos marchandises. Plusieurs marchandises pourront être périmées à partir aujourd’hui. Ils font passer certains chauffeurs contre 300 à 500 mille GNF et cela par la brousse. »
Cette autre façon d’affamer les Guinéens est à combattre surtout que la FAO a déjà exprimé toute son inquiétude quant à une éventuelle pénurie alimentaire.
Jeanne FOFANA, Kabanews