Fait accompli : Alpha annonce une rencontre entre Cheick Sacko et l’opposition

Dans les prochains jours, une rencontre aura lieu entre leaders politiques et le Garde des Sceaux à propos de la crise politique. C’est une annonce d’Alpha Condé, après avoir exigé et obtenu de la Ceni un chronogramme invitant les électeurs à la présidentielle avant les locales. Absent du pays, Cheick Sacko se demandera lui-même qu’est-ce qu’il pourra dire aux opposants dont le fait accompli a déjà poussé à une radicalisation allant jusqu’au boycott du parlement.

On se rappelle, les opposants avaient organisé un meeting au stade, ‘’Un manque de volonté’’, réagit le gouvernement, à travers son ministre ethno Alhassane Condé. Comme à son habitude, il distille de l’huile sur le feu, en dénonçant ici et là des démarches de l’opposition. Et pourtant un accord avait été presque trouvé sous la modération du ministre de la Justice Me Cheickh Sackho, lequel a au passage ravi la vedette à Alhassane Condé, de par la manière avec laquelle le magistrat a réussi à aplanir les différends et donc de trouver le consensus. Le ministre de l’Administration du territoire vient ainsi tout remettre en cause.

Extrait : « Les opposants n’ont qu’à vous montrer les différentes correspondances, vous verrez là où se trouve la mauvaise foi de l’opposition, en ce qui concerne la signature sur les accords du 3 juillet 2013. Ce que je sais, ils m’ont envoyé une lettre à laquelle j’ai répondu et même le ministre de la justice leur a répondu. Donc le manque de volonté est de la part de l’opposition », malmène le ministre. On ne sait pas trop comment son homologue des Gardes des Sceaux avait-t-il accueilli cette déclaration inopportune. Manifestement, l’affrontement convient bien aux frères Condé. Et pourtant, il y a bien une possibilité de se retrouver et de décrocher une solution. Très vite, Bah Oury ne se fait aucune illusion : « Quelqu’un comme Alpha Condé à la tête de la Guinée nous mènera à la catastrophe. On perd du temps à vouloir dialoguer avec lui. Alpha Condé ne dialoguera que lorsqu’il sera coincé. Il faut qu’on le coince, il faut qu’il soit décrié au niveau international. Sa gouvernance est aussi bien dangereuse pour la Guinée et pour la sous-région. Il faut dénoncer ses amis, puisqu’il est entouré d’affairistes ».

Tout dernièrement, après s’être fait harakiri par les caciques du RPG, le ministre de la Justice se fend un courrier… sans effet. C’était à la veille du meeting des opposants, à Bonfi.

L’opposition reconnait tout de même qu’elle a reçu une lettre du ministre de la Justice « en réponse à un courrier que nous l’avions adressé en tant que président du cadre de dialogue précédent pour ouvrir vraiment cette concertation entre la mouvance présidentielle et l’opposition », précise-t-on. Avant d’ajouter que cette lettre fait encore état d’une réunion préparatoire qu’il faudrait donc convoquer à une date qui n’est pas encore déterminée pour savoir quel sera le contenu de l’ordre du jour, quel sera le menu qui va être sur la table de négociation. Seulement, on n’a même pas encore fixé la date de cette réunion exploratoire, à plus forte raison fixer un calendrier de négociation, a posteriori, aller négocier se mettre d’accord et arrêter un consensus pour le mettre en œuvre. Conséquence, l’opposition républicaine parle « du dilatoire. »

Et de poursuivre que « Depuis de longs mois on est en train de tourner en rond. Et entretemps, qu’est-ce que la CENI est en train de faire comme vous le dites si-bien, mais elle continue à développer ses activités et à nous mettre devant des situations de fait accompli. Et c’est pour ça que nous avons demandé en groupe de revendication le départ définitif de la CENI. Car cette CENI-là, non seulement elle pose des actes de nature à troubler l’ordre public et à mettre notre pays dans une situation d’instabilité politique extrêmement grave. Qu’elle va organiser les élections ou aura tenté d’organiser des élections dont nous savons qu’elle sera caractérisée par la fraude, on va s’y opposer ou les résultats ne seront pas acceptés. »

Pourtant, l’opposition veut éviter des violences postélectorales. A ce titre, précise Aboubacar Sylla, « nous demandons le départ de cette CENI qui est illégale et illégitime au jour d’aujourd’hui, parce que ses membres n’obéissent plus aux critères qui sont définis dans la loi 016 qui fonde la composition, l’organisation et le fonctionnement de la CENI, d’autant que ce sont des personnes qui ne sont plus de l’émanation des différents courants politiques et, de façon paritaire et égalitaire comme cela est prévu dans la loi 016. »

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

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