C’est manifestement une réaction tardive pour la CEDEAO, d’autant plus que le cap des mille morts est franchi depuis des semaines. En nommant le président Faure Gnassimbé comme superviseur de la riposte contre Ebola, la CEDEAO prouve qu’elle est lourde et peu soucieuse à l’endroit de ses trois autres membres que sont la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Il n’empêche !
La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a désigné le président togolais, Faure Gnassingbé pour « superviser le processus de riposte et d’éradication de la maladie à virus Ebola » à l’issue du sommet extraordinaire qui s’est tenu le 6 novembre à Accra. Que va faire le président togolais ? Selon la presse étrangère, citant la Présidence togolaise, la désignation de Faure Gnassingbé, vise à assurer l’efficacité de tous les efforts déployés contre l’épidémie qui a déjà fait plusieurs centaines de morts, principalement en Guinée Conakry, au Libéria et en Sierra Leone. Le médecin après le mort.
Il aura fallu des milliers de morts pour que l’organisation sous-régionale se bouge avec ce qu’elle appelle plan régional opérationnel intégré de riposte contre la maladie. Ce plan rapporte-on, est axé sur le confinement des malades, la gestion concertée de l’épidémie c’est-à-dire isoler la maladie et non isoler les pays donc éviter les mesures de fermeture de frontière. Pour être ridicule, la CEDEAO parle de
« solidarité au niveau de l’ensemble de la communauté internationale car la pandémie ne connaît pas de frontière pour qu’au niveau de chaque pays des mesures préventives soient prises. »
Pendant ce temps, les frontières sénégalaises restent fermées aux pays touchés par Ebola. Conakry ne décolère pas. Et menace de trouver une solution définitive. Ne serait-ce que par la mise en place d’unités industrielles permettant de consommer et de produire guinéen.
Jeanne FOFANA
