Noel est déjà derrière nous. On l’a passée de la façon la plus sombre, chez certains. Le réveillon pointe. On le passera aussi dans les mêmes conditions, sinon avec beaucoup plus d’abstinence. L’un ou l’autre cas, les fêtes de fin d’année arrivent au moment même où Ebola a malmené les activités de toutes sortes, y compris le commerce.
La précarité aidant, on ne sent vraiment pas un réel engouement comme les années précédentes, avant l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir en 2010. Ici et là on pleure à cause du maque de ressources financières. Cette situation a des conséquences. Du moins, c’est ce que laisse croire certaines jeunes filles habituées à bien arroser le réveillon. Mlle MK a toujours passé le 31 décembre loin de Conakry, à Boffa, à Bel air, à Kindia ou dans les îles périphériques. « Mais cette année, avec la précarité, je ne pourrais pas bouger avec mes copines pour nous encanailler. Nos amis garçons nous ont dit carrément qu’ils ne pourront pas nous emmener. Nous sommes au froid à cause de cela. Mais apparemment, ils ne sont pas prêts pour changer d’avis. Au lieu donc de perdre les offres habituelles, nous allons les prier de nous emmener au restau… », témoigne-t-elle, amusée.
Cette situation, MK la partage avec de nombreuses autres filles de son âge. Les fêtes de fin d’année, c’est donc avec les moyens du bord.
Jeanne Fofana