FONCTION PUBLIQUE : Les indices d’une gestion abyssale

Un des domaines dont la gestion est symptomatique de la crise à la fois morale et administrative de la Guinée, c’est bien la fonction publique. La fonction publique guinéenne fait l’objet d’une exploitation éhontée de la part d’une part non négligeable des Guinéens qui la perçoivent davantage comme une vache à lait. L’ampleur du drame a été quelque peu mise en évidence à travers le recensement biométrique actuellement en cours. En effet, cette opération, bien que comportant des failles dans son exécution, aurait notamment permis de révéler des cas de fonctionnaires qui, bien que relevant du fichier de la fonction publique, exerceraient dans le privé.

Cette catégorie serait provisoirement estimée à environ 900 fonctionnaires. Evoluant dans différents secteurs des entreprises privées, ces fonctionnaires se contenteraient juste, par le biais de complicités bien établies au sein de l’administration guinéenne, à toucher leurs salaires. Avec les exigences qui prévalent au sein du secteur privé, c’est généralement l’administration qui est lésée. Garantissant au complice un pourcentage du salaire, ils viendraient à la fin de chaque mois prendre le montant. Le reste du temps, ils sont dans leurs différentes entreprises privées.

Le pot-aux-roses aurait été découvert après le croisement entre le dernier fichier issu du recensement biométrique et celui de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Ce qui, en soi, laisse croire que le chiffre ainsi rendu public est loin d’être conforme à la réalité. Dans la mesure où ce ne sont pas non plus toutes les entreprises qui déclarent tous les employés à la CNSS.

Anna Diakité, Kabanews

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.