Il y a vraiment un précédent dangereux entre Macky Sall et Alpha Condé, suite à la propagation du virus Ebola qui a déjà endeuillé bien des familles en Guinée. Le président guinéen a tancé, blâmé, condamné, envoyé des piques peu diplomatiques pour exprimer sa désapprobation suite à la fermeture des frontières terrestres et aériens du Sénégal. Une attitude qui a donc irrité Conakry.
Vu donc ce précédent, bien d’observateurs voudraient vivre en temps réelle l’accueil d’Alpha au sommet de la francophonie. La réaction de Macky après le discours de Condé, les conciliabules propres à tous les sommets entre amis, proches, connaissances, etc. Connaissant Alpha Condé et sa rigidité qui frise une aigreur maladive, les amabilités entre les deux hommes ne sauraient être au rendez-vous. Boudeur de la pure espèce, Alpha Condé pourra à peine apercevoir ou serrer la main à Macky. « On les nourrit et il nous ferme les frontières », avait récemment déclaré le président guinéen. Avant de trouver une solution à l’affront : mettre en place, en Guinée, des usines de transformations des produits locaux. Comme pour couper court. Lors d’un conseil des ministres, Condé a déjà instruit les techniciens à y penser. Qu’on vive donc une possible froideur ou pas à Dakar entre Condé et Macky, force est de reconnaitre que le vin est tiré, il faut le boire. Il y a eu déjà des signes qui ne trompent pas.
Selon des confrères, « Lors de la cérémonie d’ouverture ce samedi, Alpha Condé a rendu hommage à Abdou Diouf, dont le mandat est arrivé à terme. Un hommage pour l’excellent travail, dit-il, que ce dernier a accompli pendant plus décennie à la tête de la
Francophonie. Le courage, l’humilité, la sagesse, la compétence et la droiture de ce grand homme ont su hisser l’OIF au firmament de la défense des causes nobles et justes, vante le président Condé. Pas un seul mot sur Macky Sall dont le pays accueille pourtant le sommet. Après son discours, Alpha Condé a regagné sa place sans accolade pour le président sénégalais, après en avoir pourtant fait à Abdou Diouf. » Ces signes, disions-le, ne trompent pas.
L’axe Dakar-Conakry est très mal en point. A moins qu’il n y ait une médiation… pour tenter de rapprocher les deux pays.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com