Cellou Dalein Diallo semble s’être personnellement fixé pour défi d’écorner l’image de la gouvernance d’Alpha Condé. C’est ainsi que depuis le début de l’année, les supposés détournements de fonds dont le gouvernement se serait rendu coupable demeure au centre de ses principales sorties médiatiques. Visiblement bien renseigné et très à l’aise pour aborder la gestion macro-économique du pays, il enchaine accusations et révélations. Ainsi, il est le premier à avoir révélé que le gouvernement s’était endetté auprès du trésor public à hauteur de 1860 milliards de francs guinéens. Les autorités tentant de se défendre, il est revenu à la charge ce matin chez nos confrères d’Espace FM, en accusant le gouvernement d’avoir menti sur au moins deux aspects.
Le premier aspect porte sur les arguments brandis par Alpha Condé pour expliquer la baisse des recettes et l’impossibilité pour son gouvernement d’accéder à la requête relative à la baisse du prix du carburant à la pompe. Le chef de l’Etat, y compris à la faveur de la fête de la femme, avait invoqué la baisse des prix des matières premières minières dont la Guinée est exportatrice. Cellou Dalein Diallo dit que l’argument ne tient pas débout car selon lui, les recettes minières se sont constamment accrues de 2013 à 2015.
Ensuite, le chef de file de l’opposition a mis à la place publique un autre mensonge dont se seraient rendues coupables les autorités guinéennes vis-à-vis des partenaires des institutions de Breton Woods, à l’occasion de la revue de la FEC, en février 2015. A la question de savoir si la Guinée avait accordé des garanties pour des prêts bancaires, les responsables guinéens avaient répondu par la négative. Or, il s’est par la suite avéré que l’Etat guinéen avait bien délivré une garantie à l’entreprise burkinabé EBOMAF pour un emprunt de 65 millions de dollars auprès de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC). Se rendant compte de cette méprise, les experts du FMI et de la BM ont demandé des explications à la Guinée. Sommée de donner une explication, la Guinée aurait sorti l’argument selon lequel, les experts en charge de la question étaient à tel point accaparés par la crise Ebola qu’ils ne s’étaient pas rappelé cette information fondamentale.
Un prétexte, selon Cellou Dalein Diallo.
Anna Diakité, www.kababachir.com