Le Chef de l’Etat a instruit le gouvernement de promouvoir l’utilisation généralisée du gaz butane en Guinée, dans le but de réduire et supprimer à terme, l’utilisation du charbon de bois dont la production a un effet dévastateur sur l’environnement. C’est l’une des grosses recommandations issues de la rencontre entre Alpha Condé et ses ministres, la semaine dernière, à Conakry.
On le sait, le sahel gagne la Guinée : l’environnement est fortement atteint à certains endroits du pays, notamment en Moyenne Guinée où des briques sont fabriquées jusque dans les berges des rivières qui ont d’ailleurs fini par tarir. En basse côte, c’est le charbon domestique qui malmène les forêts. Mais, un dénominateur commun : les feux de brousse. Cette situation interpelle le gouvernement.
C’est pourquoi le ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts se dit préoccupé quant à la gestion durable de nos ressources naturelles qui est pour autant, une priorité de la politique de développement économique, sociale et environnementale de l’Etat. « La Guinée possède actuellement 157 Forêts classées pour une superficie de 1.182.495,4 ha, soit un taux de couverture du territoire national de 4,81%», rapporte-t-on.
Désormais, à la sortie de la COP21, « la Guinée a pris des engagements de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 13% à l’horizon 2030. Cependant, la régression des Forets guinéennes est perceptible de nos jours aussi en bien milieu Urbain que Rural. Le taux de recul est de 35.000 ha de forêts par an suite à l’explosion démographique, a l’avancée d’une urbanisation incontrôlée, à l’exploitation abusive du bois, la multiplication des fours a briques, des mines ou des feux de brousses. »
C’est pour ainsi redorer le blason qu’une campagne de reboisement datant de 2016 aura été dédiée aux versants des barrages hydroélectriques, au reboisement des têtes des sources des principaux fleuves prenant leur source en Guinée; au reboisement des têtes de sources des fleuves Niger et Gambie (100ha); reboisement communautaire/privé des berges du fleuve Milo (100ha) pour réduire la sédimentation et l’ensablement; ainsi que la poursuite de la création de la ceinture verte au nord de la Guinée pour freiner l’avancée du désert. Il est au total prévu une superficie de 1000 ha.
Cette action permettra certainement à la Guinée de freiner l’avancée réelle de la déforestation. On attend donc de voir la recommandation d’Alpha Condé se concrétiser avec l’usage domestique du gaz butane. Ne pensez surtout pas à son accès, au regard du niveau de vie du Guinéen moyen.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com