Alpha Condé est vraiment très mal en point, à l’approche de sa quatrième année de gestion de ce qui reste encore de l’Etat guinéen. La misère a augmenté. Les routes davantage dégradées. La crise politique encore en panne. Le clivage ethnique en crescendo. La situation économique catastrophique. Le virus Ebola fait le reste. La Guinée est malade. Ses enfants meurent comme des mouches, suite à des affrontements intercommunautaires voulus. Des vindictes contre certaines autorités. Le tableau est triste, bien triste. Cet état de fait interpelle. Il n’a rien à voir avec une quelconque opposition. Les faits parlent d’eux-mêmes. Dalein Diallo, principal adversaire politique analyse la situation.
Extrait : « Nous avons beaucoup de difficultés. Le taux de croissance en Guinée n’a pas dépassé 2,3% en 2013 et ne sera pas meilleur en 2014. C’est très faible. La Côte d’Ivoire est à 9% de croissance et le Liberia à 8%. En ce qui concerne la présidentielle de 2015, nous continuons de nous battre pour le renvoi de la société sud-africaine Waymark, qui a été sollicitée sans appel d’offres pour revoir le fichier électoral guinéen, ce qui ouvre la voie à toutes les fraudes.
Nous dénonçons la façon dont le pouvoir est géré. Le prix des routes a atteint des niveaux inconnus en Guinée, avec des contrats de gré à gré négociés par le fils du président Alpha Condé, qui a fondé OAS BTP, une entreprise de bâtiments et travaux publics. Les appels d’offres sont truqués et nous avons un kilomètre d’autoroute facturé 6 millions d’euros aujourd’hui, au lieu de 1 million de dollars pour le même type d’autoroute construite en 2002-03 ! La surfacturation atteint au moins 100 millions de dollars pour le barrage hydraulique de Kaleta, en construction sur un marché de gré à gré, passé sans appel d’offres, pour un montant de 550 millions de dollars financé par un prêt chinois. Enfin, nous ne savons pas ce que fait Bernard Kouchner à Conakry. Il parle dans les médias guinéens pour attaquer l’opposition… »
Une réalité qui crève les yeux mais qui aveugle les extrémistes du parti au pouvoir qui continuent encore à crier à la belle embellie économique.
Jeanne FOFANA, Kabanews
