L’Union des forces démocratiques (UFD) de Mamadou Baadiko Bah, aussi s’empare de l’affaire des 4 milliards de dollars. Relevant de la tendance modérée de l’opposition guinéenne, cette autre formation politique aussi assimile le convoyage des fonds en direction des Emirats Arabes Unis (EAU) une opération de transfert d’argent sale. Mais au-delà de ce cas, l’UFD s’élève contre une tendance « prévaricatrice » du pouvoir actuel qui se manifesterait d’une multitude de manières.
Selon l’UFD, la communication à laquelle se livre la BCRG depuis que l’affaire a éclaté est une « tentative maladroite (…) de couvrir après coup une opération de transport d’argent sale, produit de détournements de deniers publics en Guinée, (qui) ne peut tromper que ses auteurs ». Pour le parti de Mamadou Baadiko Bah, cette affaire est symptomatique de la gestion dramatique de la fortune publique en Guinée. C’est ainsi que l’UFD rappelle que « de nombreux scandales financiers ont éclaboussé le régime ». Et le parti de citer : « Nous avons le pactole de 700 millions de Dollars US versé par le Conglomérat minier Rio Tinto en avril 2011 et dont le gouvernement n’a jamais justifié l’utilisation réelle. Nous avons eu l’emprunt fantôme de 25 millions de Dollars contracté auprès d’un fonds-vautour sud-africain, Palladino révélé par un journal anglais. Pour toute explication sur cet « emprunt » secret, le gouvernement a fait dire qu’il dormait jusque-là dans un coffre et qu’il a été remboursé depuis ! Nous avons eu ensuite la révélation d’un emprunt de 150 millions de Dollars contracté, on ne sait pour quel objet, auprès d’une compagnie sino-angolaise dont on connait les pratiques mafieuses et prédatrices ».
Or, selon l’Union des forces démocratiques (UFD), il n’y aurait pas que cela. « D’autres mouvements suspects de pierres précieuses et de fonds originaires de Guinée sont signalés à partir de Freetown en Sierra Leone », écrivent les responsables du parti dans leur déclaration. Estimant que le pouvoir actuel serait dans la logique de la poursuite de la gestion calamiteuse du pays par la passé, l’UFD dit souhaiter que mis fin à la « culture de la prévarication et du pillage à ciel ouvert de la fortune publique ». Autrement, se désole-t-il : « la misère indescriptible du peuple de Guinée et son sous-développement ne pourront que s’approfondir ».
Anna Diakité, Kabanews