Les projections que nous faisons dans un de nos précédents articles se sont révélées exacts, à travers la nomination de Kassory Fofana à la tête du Conseil présidentiel des investissements et des partenariats publics-privés (CPI PPP). Ne pouvant finalement pas déboulonner Mohamed Saïd Fofana, le leader de GPT s’offre une structure parallèle et peut-être concurrente.
En définitive, les deux Morianais (Mohamed Saïd et Kassory Fofana sont tous de Forécariah) se seront révélés de forces égales. Le second, contrairement aux ambitions qu’il nourrissait, n’aura finalement pas eu la peau de Saïd Fofana. Et ce dernier, en dépit de sa désapprobation, n’aura pas empêché son ex-mentor de se retrouver dans l’attelage d’Alpha Condé. Conscient de la rivalité et même de l’inimité entre les deux hommes, le président de la République a fait du mieux qu’il pouvait pour qu’ils ne s’affrontent pas. Mais il n’est pas sûr qu’il réussisse. Parce qu’en réalité, le second va nécessairement hériter des prérogatives qui étaient jusqu’ici dévolues au premier.
Mais au-delà de la guerre que les deux ne vont pas manquer de se livrer, c’est surtout d’ailleurs que les soucis les plus importants risquent de venir. En effet, au sein même de la mouvance présidentielle, on ne digèrera pas que le chef de l’Etat fasse aussi facilement confiance à deux cadres natifs de la même ville pour leur confier deux des postes les plus stratégiques au niveau de l’exécutif. Boké et Kindia pourraient bien s’en offusquer. Certes, dans le partage du gâteau, il était prévu que la Basse Côte ne soit pas lésée. Mais il n’avait pas été dit que l’essentiel de la part réservée à cette région irait au Moriah. Dans les rangs des militants originaires de Kankan aussi, on pourrait rouspéter. Pendant ce temps, Forécariah pourrait bien jubiler.
Anna Diakité, Kabanews
