‘’Grenade’’, les photos du PM3 et le PMAK

« Les images que vous avez vues, ce n’est pas ailleurs, c’est à la Gendarmerie qu’elles ont été prises. C’est à la Gendarmerie qu’on m’a remis cette arme pour prendre la photo. La chance que j’ai eue, c’est que les agents qui me torturaient étaient hors d’eux-mêmes, ils avaient oublié qu’il y avait le logo de la gendarmerie là où on m’a mis pour la prise de photo. C’était à l’escadron numéro 3 de Matam. »

Grenade s’exprimait ainsi dans un entretien qu’il a eu avec africa Guinée. Selon ce militant de l’UFDG incarcéré à Kindia et sur qui pèse de grosses charges explique tout : «Rien n’était caché, ils m’ont dit on va te remettre une arme et te montrer comment la tenir. Tu vas regarder comment notre ami près du photographe tient son arme tu fais comme lui avec la même position. Ces photos qui circulent ont été prises dans des conditions assez particulières, c’est après plusieurs jours de tortures. Ils ont voulu me faire reconnaitre des témoignages qui salissent le leader de l’UFDG ainsi que les militants du parti. Une chose que j’ai refusée. »

Grenade dit ne pas être en possession d’arme, mais reconnait : « Si on dit que je jetais des cailloux j’aurais compris, et ces cailloux que je jetais aussi ce n’était pas pour attirer la violence, mais contre certaines personnes qui voulaient nous faire du mal alors qu’ils ne sont pas parmi nous les manifestants et ceux qui s’attaquent aux biens de nos parents. Ce qui m’a donné le courage et l’idée de créer un mouvement qu’on appelle section cailloux, ce mouvement aussi n’est pas fait pour la violence. C’est une façon de rendre un hommage et honorer mes amis et mes frères qui sont enterrés au cimetière de Bambeto. »

Et de confondre le RPG et tous ceux qui accusent Grenade : « Si c’est vrai j’avais eu l’occasion d’avoir une arme, ce n’est pas sur mes amis que j’allais tirer ou sur les militants de l’UFDG. Ils n’ont qu’à me montrer un gendarme ou un policier qui a reçu une balle pendant les manifestations politiques. » Il rappelle son rôle : « Mon rôle pendant les manifestations, c’est de contrôler voir si on va interpeller un militant comme un loubard de l’autre côté. Si vous voyez les barricades et les jets de pierres pendant les manifestations, si nous sommes souvent infiltrés par d’autres individus. »

Pendant qu’il faisait cette déclaration, le Procureur de Kindia refusait l’accès dans les prisons d’une mission de l’INIDH dirigé par Alia Diaby.

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

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