Bien qu’on soit loin de la démilitarisation effective de la localité de Womey telle que revendiquée par les grévistes qui campent contre grilles de l’esplanade du palais du peuple, on peut d’ores et déjà constater que l’initiative suscite au moins un débat. Interpellé en premier lieu, le ministre délégué à la défense multiplie les interventions médiatiques pour justifier la présence des militaires à Womey et pour rassurer que cette présence ne représente aucune menace pour les populations.
Dans l’ensemble, le ministre délégué à la défense précise que le déploiement massif des forces de l’ordre et de défense à Womey obéirait à une requête des autorités administratives locales. Il aurait en outre pour objectif d’aider au retour et au maintien de l’ordre public dans la localité. Mais face au tollé et la désapprobation générale que suscite cette présence militaire, Me Abdoul Kabélè Camara indique, en gage de bonne foi, que le dispositif aurait été considérablement allégé.
Evoquant la stratégie de la grève de la faim que des députés et des activistes de la société civile ont déclenchée le lundi dernier pour faire aboutir leurs revendications sur la militarisation de Womey, le ministre délégué à la défense n’est pas tendre avec les grévistes. Il leur reproche d’avoir brûlé les étapes. Il aurait manifestement souhaité que cette méthode qu’il semble identifier à une approche extrémiste, intervienne en dernier recours. Après qu’il ait été saisi, que le président de la République ait été sollicité ou que les recours judiciaires aient été épuisés. Tous ces paliers ayant été sautés, il ne cache pas sa déception.
Anna Diakité, www.kababachir.com
