Guinée Conakry, jusqu’où ira la querelle d’ego?

On pensait que l’opposant Cellou Dalein Diallo rencontrerait quand-même le président Alpha Condé, comme il avait été annoncé par la présidence. Finalement, il y a renoncé. Il l’a dit sur notre antenne, prenant à contre pied la plupart des médias guinéens qui avaient déjà boucler leur une « sur cette rencontre de tous les espoirs », pour ne reprendre que le titre du Djely.com. « Tout le monde semble en avoir marre de cette lancinante crise, lit-on sur le site d’infos en ligne guinéen, de cette tension permanente, de cette paralysie répétée des activités avec ce sentiment que le gouffre n’est jamais loin ».

« Les deux hommes se connaissent bien, et ont souvent fraternisé dans les rangs de l’opposition », rappelle pourtant au passage Guinée Conakry Info, qui estime qu’il ne faut pas oublier dans cette querelle d’égos, « Ebola, l’ennemi commun qu’il faut absolument vaincre », écrit-il.

Tous les journaux reviennent sur la source du conflit : la question du calendrier électoral qui prévoit la présidentielle en 2015 et les législatives en 2016.

Guinée : une police trop répressive ?

Cette rencontre a été annulée au dernier moment à cause des nouvelles violences hier, vendredi 8 mai, en marge d’une manifestation de l’opposition. Guinée Conakry Info déplore une fois de plus ces nouveaux affrontements qui ont coûté la vie à un jeune opposant et fait plusieurs blessés. Il publie une photo de ces jeunes en colère dans les rues de Conakry, face à « la présence massive de forces de l’ordre », selon lui. Sur le cliché, on voit un manifestant se protéger avec un bouclier de la police, sans doute dérobé lors des récentes échauffourées.

Guinée News a eu le temps de changer sa Une ce matin. Selon lui, « avant de prendre la dernière décision de ne pas rencontrer le président, Cellou Dalein Diallo aurait soumis la question à l’appréciation interne de son parti. D’un côté, il y a ceux qui auraient souhaité qu’il aille dire les quatre vérités au président Condé. De l’autre, il y a ceux qui ont demandé de reconsidérer sa position en signe de solidarité à l’opposition, qui a été victime de séquestration et d’exactions policières », rapporte Guinéenews.

Africaguinée fait pour sa part le bilan depuis le déclenchement des manifestations en avril dernier, par l’opposition : au moins cinq personnes ont été tuées en Guinée, des dizaines de blessés et des centaines d’arrestations.

Source RFI – Par François-Xavier Freland

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