Guinée : des policiers auraient commis trois viols lors des récentes manifestations de l’opposition

Comme chaque samedi, l’Union des forces démocratiques de Guinée a tenu sa traditionnelle assemblée générale hier à son siège national situé à La Minière. Les militants et sympathisants du parti étaient fortement mobilisés. Prenant la parole, Cellou Dalein Diallo est revenu sur les violences enregistrées au cours des dernières manifestations de l’opposition, notamment celles qui ont secoué la Cimenterie, les 8 et 9 mai.

Le patron de l’UFDG a, dans son intervention, fustigé la dictature instaurée par le président Alpha Condé, coupable de soixante-quatre assassinats depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Selon lui, avant d’aller aux États-Unis, le président Condé avait donné des instructions fermes aux forces de l’ordre de sévir contre les manifestants. En exécutant ces instructions, ces agents s’attendent à des promotions. Il a par ailleurs révélé que c’est la volonté politique qui manque,  sinon le pouvoir peut identifier certains auteurs de ces crimes.

A l’en croire, les forces de l’ordre ont franchi un nouveau cap dans la répression des mouvements hostiles au régime en place. Lors des récentes manifestations, des policiers auraient violé deux femmes et une mineure. Le principal adversaire d’Alpha Condé dit avoir des preuves que ces viols ont effectivement été commis par des agents de la police. ‘La famille de la dernière victime est venue avec leur fille qui a été violée par des policiers à la Cimenterie lors de la dernière manifestation de l’opposition guinéenne, a-t-il annoncé, avant de préciser que cette fille sortait d’un établissement quand elle a été attaquée et isolée dans un coin avant de se faire violer.

Si ces cas présumés de viols s’avèrent vrais, ce seraient les premiers depuis la reprise des manifestations de l’opposition républicaine, enclenchée début avril 2015. Toutefois, par le passé, des guinéennes ont subi plusieurs fois de violences sexuelles perpétrées par des hommes en uniformes. Le souvenir le plus vivace de ces violences sexuelles reste la journée du 28 septembre 2009, au cours de laquelle 109 femmes et jeunes filles avaient été violées par des éléments de l’armée guinéenne, pendant une manifestation organisée par l’opposition d’alors dont le Chef de l’État actuel était un des ténors.

Thierno Diallo, www.kababachir.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.