Guinée : face à l’insécurité, les autorités ont-elles capitulé?

Depuis plusieurs années, la Guinée connait une montée exponentielle de l’insécurité. Ces derniers mois, le quotidien des citoyens rime avec braquages, viols, vols et assassinats crapuleux. Pas un seul jour ne passe sans que les malfrats ne commettent des forfaitures, parfois au nez et à la barbe des services de sécurité.

Au cours de la semaine dernière, on a enregistré pas moins de 5 cas d’assassinats à Conakry et dans des villes de l’intérieur du pays. A voir tous ces crimes qui viennent s’ajouter aux nombreux autres [qui ne seront sans doute jamais punis], l’on peut se demander si les forces de sécurité ont capitulé face aux responsables de ce climat de terreur dans laquelle les Guinéens sont coincés… Retour sur une semaine particulièrement noire.

Faranah – tuée en état de grosse

Âgée de 18 ans et enceinte de 4 mois, Fanta Oularé a été atrocement assassinée par des inconnus dans la nuit du 30 au 31 mai dernier. Son corps entièrement nu a été découvert à Tiro, un village situé à environs 40 km de la ville de Faranah. La victime avait rendez-vous avec ses copines.

Les  enquêteurs auraient procédé à plusieurs arrestations pour tenter de retrouver les auteurs du meurtre.
Yomou – il tue son frère pour un repas, la foule le lynche

De prime abord, l’affaire inspire le rire. Pourtant, c’est un drame – familial – qui s’est produit le weekend sur-passé à Yomou. Pour avoir mangé son repas, Gnankoye Sagno n’a trouvé aucun moyen suffisant pour corriger son petit frère “qui [lui] pourrit la vie” à part décharger la charge de son fusil sur la tête de celui-ci. Il mourra sur-le-champ.

Pour rendre justice au jeune grossier, Théophile Sagno,  Gnankoye a été retrouvé et lynché par la foule après un pénible cavale de 72 heures.

Mamou – assassiné alors qu’il supervisait les activités de la CENI

Cela faisait presque deux jours que Noumaké Diallo était recherché lorsque son corps sans vie a été découvert mardi après-midi dans la douche de sa chambre. Son corps, portant des traces, montre que le coordinateur de la commission électorale préfectorale indépendante de Mamou a été assassiné par des gens dont on ne connait pour l’instant pas les identités.

Noumouké Diallo fut enterré au cimetière de Thiewngol le soir même sans que le médecin légiste ne procède à une autopsie pour essayer de déterminer les circonstances de sa mort. Le jeune qui cohabitait avec lui a été entendu par la police mais il a été libéré à la suite de l’interrogation.

Forecariah – le corps de la victime était en décomposition

A Forecariah, c’est le corps sans vie de l’épouse d’un imam qui a été découvert en début semaine à Farmoriah à une trentenaire de km de la commune urbaine. Comme à Mamou et Faranah, la victime Mama Aïssata Camara se trouvait dans un état critique au moment de sa découverte. Là, l’enquête piétine…

Conakry – mortellement poignardée sur le chemin du service

Mercredi 3 juin aux environs de 6 heures du matin, Mariama Sangaré  employée du service de nettoyage à la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) a été mortellement poignardée [là encore] par des inconnus alors qu’elle se rendait à son lieu de travail. Son corps gisant dans une mare de sang a été retrouvé à 200 mètres de son domicile. Cette trentenaire divorcée et sans enfant qui vivait chez ses parents a reçu plusieurs coups de couteau. Selon la police, elle aurait reçu des menaces de mort.

En l’espace de quelques jours, comme on vient de le voir, ce sont cinq personnes qui ont perdu la vie dans des conditions plus qu’atroces. Il est temps que les autorités guinéennes prennent leurs responsabilités face à la recrudescence du banditisme dans le pays.

Thierno Diallo, www.kababachir.com

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