Guinée : La fin de la crise politique n’est pas pour demain‏

Depuis la publication du chronogramme des prochaines élections par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) le 10 mars dernier au terme de sa retraite à Kindia, la Guinée traverse une crise politique sans précédent. Entre manifestations de rue à Conakry et à l’intérieur du pays et déclarations va-t-en-guerre par micros interposés, l’avenir de la Nation guinéenne est plus que jamais incertain.

Et comme pour dire que la fin de la fièvre politique n’est pas pour demain, chaque camp crie victoire et dit avoir pris le dessus sur l’autre.

L’opposition qui tient mordicus à emmener la Ceni à modifier son calendrier électoral voit la rue comme l’unique solution lui permettant de se faire entendre. Pour se faire, elle a multiplié ces dernières semaines les « manifestations pacifiques ».  Mais ce qu’elle oublie (ou fait semblant d’oublier), c’est qu’en Guinée les manifestations de rue, qu’elles soient autorisées ou interdites, se terminent généralement dans la violence. En dépit de cette triste réalité, l’opposition ne fléchit pas. Elle accentue la pression pour réclamer l’organisation du scrutin local avant la présidentielle, prévue le 11 octobre 2015. Conséquences: paralysie des activités économiques, affrontements entre jeunes manifestants et forces de l’ordre, destruction des biens, morts d’hommes et des blessés graves dans les hôpitaux.

Face à elle, un pouvoir jusqu’au-boutiste. Qui ne veut rien voir, rien entendre. A chaque fois qu’un mot d’ordre d’occuper les rues est lancé par ses adversaires, le régime se contente de dénoncer « l’irresponsabilité » de l’opposition qui cherche à « pousser l’armée à intervenir dans le débat politique », mais sans créer les conditions propices à un vrai dialogue qui pourrait permettre au peuple de Guinée de sortir de ce syndrome. Au préalable, le Président Alpha Condé dit à qui veut l’entendre qu’il n’y aura aucune modification du calendrier actuel ; fermant ainsi la portes de tout dialogue.

Pour répondre aux multiples manifestations organisées par l’opposition républicaine, les partisans du RPG Arc-en-ciel ont organisé un gigantesque rassemblement ce vendredi pour accueillir le Chef de l’État qui rentrait d’un long séjour qui l’a conduit à Washington et à Paris.

De manifestation en manifestation, chacun des deux camps espère montrer que c’est lui le plus fort, au grand dam du citoyen lambda qui vit au jour le jour. Ce qui ne va pas favoriser une sortie de crise proche.

Les politiciens de tous les bords confondus doivent se ressaisir et se réunir autour de la table de dialogue pour mettre un terme à leurs différends qui risquent de peser lourd sur les épaules de la population longtemps victime de la politique politicienne et permettre aux Guinéens de connaître enfin la quiétude et le bonheur tant espéré. Car quelque soit l’ampleur du problème, seul par le dialogue on pourra le régler.

Thierno Diallo, pour Kababachir.com

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