Depuis la déclaration de l’Etat d’urgence sanitaire dans les pays de la sous-région Ouest Africaine, le Libéria, la Sierra Léone, le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont carrément fermé leurs frontières avec la République de Guinée qui, jadis, accueillait les réfugiés
ayant échappé aux hostilités civiles.
Cette fermeture nette des frontières, la Guinée l’a admise avec tant de peines, dans l’espoir de sauver la vie de ses enfants face à la fièvre hémorragique à virus Ebola. Aujourd’hui, la fermeture des frontières dont il est question, est devenue une vache laitière pour certains agents des forces de sécurité postés entre la Guinée et la Sierra Léone, voir même, d’autres pays.
Car, des personnes en provenance de la Sierra Léone, traversent la frontière quotidiennement en donnant 40.000 GNF aux agents postés au niveau des barrages. Une fois l’argent encaissé, ils ne se soucient guère de l’état de santé des personnes qui franchissent la barrière. Ce qui signifie que les Guinéens sont loin d’être à l’abri de l’épidémie qui continue à se propager malgré la mobilisation.
Venue la semaine dernière en Guinée pour assister à un sacrifice d’un de ses parents, une femme interrogée par ses frères et sœurs a laissé entendre : « Mon frère, le guinéen aime l’argent plus que sa patrie. A la frontière, il y a des hommes en uniforme qui font passer les gens avec 40.000 FG. Eh ! Le pays-là. Sauf si Dieu nous protège sinon, on n’est pas du tout protégé… »
Au regard du témoignage de la femme, l’on peut dire sans risque de se tromper que les tintamarres ne pourront jamais résoudre les problèmes du Guinéen habitué au gain facile. La porosité de notre frontière mérite l’attention des décideurs. Où est donc, passé l’éthique et la déontologie du métier du soldat qui devrait assurer la sécurité des populations en danger permanent ?
Sannouka Camara, Kababachir.com