Hollande à Conakry : quelle moisson pour l’opposition ?

Il était attendu de pieds fermes par l’opposition. Celle-ci lui avait fait même une correspondance dans laquelle elle a exprimées toutes ses inquiétudes quant au refus du pouvoir d’organiser un jeu démocratique franc. Hollande est enfin à Conakry. Il a été applaudi. L’objectif était essentiellement Ebola. Mais, les opposants qui étaient aux aguets et certainement invités à l’accueil pour juste maquiller le jeu démocratique, fortement écorché par Alpha Condé ont tenu à faire parler d’eux.

Mais quelle aura été la moisson pour eux ? S’attend-on à une nouvelle configuration de la classe politique guinéenne ? Pourra-t-on vivre dans les semaines à venir une décrispation politique entre pouvoir et opposition ? Des questions et d’autres qui trouveront leur réponse au retour d’Alpha Condé de Dakar.

En attendant, pour Dalein Diallo : « J’ai reçu une invitation à laquelle j’ai répondue. Je suis fier d’être là pour exprimer ma reconnaissance et celle des militants à l’endroit du président et du peuple français. Je suis aussi heureux de participer à l’accueil pour notre sentiment de reconnaissance pour le soutien à notre peuple. L’opposition a adressé une lettre ouverte au président français dans laquelle nous dénonçons entre autres la mauvaise gouvernance de ce gouvernement, la non application des accords du 3 juillet. » Même son de cloche chez Sydia et Jean-Marie Doré.

 Mais au-delà de ces déclarations sur Ebola et l’accueil, le président français a interpellé les uns et les autres en ces termes : «  Ce qui vaut pour l’ensemble des pays amis de la France vaut pour la Guinée. Je suis attaché à faire respecter les accords. Cela doit être une préoccupation de tous les acteurs. Je veux que l’ensemble des partis politiques soient associés au processus électoral. Il faut aller jusqu’au bout de ce processus. »

Cette interpellation est adressée tout d’abord à Alpha Condé, lui qui refuse encore à avaliser les conclusions issues du dialogue politique mené de mains de maître par le ministre de la Justice Grade des Sceaux. Comme signe de décrispation, la presse proche de la mouvance rapporte qu’Alpha Condé entend donner à travers le Parlement, un statut ‘’de chef de file de l’opposition’’ à son adversaire Dalein Diallo. Info ou intox ? La nouvelle fait déjà des vagues et risque de faire d’autres frustrés. Pourvu que ce geste curieux ne désintègre pas l’opposition.

Jeanne FOFANA, www.kababachir.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.