Human Rights Watch a expliqué dans un rapport publié le 22 août sur son site que les autorités hongroises avaient arrêté de distribuer de la nourriture à certains demandeurs d’asile déboutés et détenus dans des zones de transit à la frontière avec la Serbie. Selon l’ONG, deux familles afghanes et deux frères syriens, dont les demandes d’asile ont été rejetées, ont été privés de nourriture. Une femme qui allaite et les enfants des familles afghanes ont reçu de la nourriture avec l’interdiction de la partager avec d’autres membres de la famille, ont expliqué à Human Rights Watch les représentants légaux des familles.
L’ONG craint que d’autres demandeurs d’asile déboutés ne soient eux aussi privés de nourriture alors que, le 20 août dernier, un pasteur méthodiste n’a pas pu livrer de colis de nourriture aux personnes dans les zones de transit. Gabor Ivanyi voulait apporter du pain, du poisson en conserve et des pommes aux réfugiés, précise RFI, mais il s’est vu refuser l’entrée dans le camp de Röszke. La scène, filmée, a été postée sur les réseaux sociaux : face caméra, le pasteur regrette que « [leur] pays s’éloigne de l’Europe ».
Lois « Stop Soros »
Comme l’explique Human Rights Watch, le Bureau de l’immigration et de l’asile a déclaré le 20 août que rien dans la loi n’obligeait les autorités à donner de la nourriture aux demandeurs d’asile dans le cadre de la « procédure de police des étrangers » dans les zones de transit. Le 20 juin dernier, le Parlement hongrois a adopté un ensemble de lois, dénommé « Stop Soros », rendant passible de poursuites pénales l’aide aux migrants opérée par des ONG.
La peine peut aller jusqu’à un an de prison pour les personnes venant en aide à un individu entré illégalement en Hongrie depuis un pays qui n’appartient pas à l’espace Schengen. Elle interdit également aux personnes travaillant pour les ONG d’approcher les zones de transit aux frontières hongroises où les demandeurs d’asile sont retenus. Le 19 juillet, la Commission de Bruxelles a saisi la Cour de justice de l’Union européenne contre la Hongrie, nouvelle étape dans la procédure de sanction entamée depuis 2015 pour non-respect de la législation européenne en matière d’asile et de retour.
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