Comme c’était déjà le cas il y a six mois, les tractations autour de l’attribution du marché de l’importation des produits pétroliers sont très houleuses. Profitant de la naïveté et peut-être de la complicité de fonctionnaires véreux au niveau du ministère du commerce, certains postulants demandent l’impossible. C’est notamment le cas de Sahara, la nigériane qui, bien que fixant sa marge trader à 57 dollars, avait réussi à gagner les faveurs des autorités guinéennes. Mais réalisant le coût que cela impliquerait pour le trésor guinéen, le chef de l’Etat aurait demandé que l’attribution du marché à cette société soit résiliée. Mais certains s’efforceraient de ramener Sahara par la fenêtre, après qu’elle ait été éconduite par la porte.
Le stratagème des partisans du retour serait de persuader la société nigériane de revoir ses prétentions à la baisse. On parle notamment d’une marge trader qui se situerait alors à entre 45 et 50 dollars. Au cas où cette concession serait alors obtenue de la part de Sahara, on jugerait les nouvelles prétentions acceptables. Sauf que les observateurs ne sont pas d’accord. Même à ce montant, la Guinée devrait voir sa subvention au secteur du pétrole grimper considérablement. Or, en ce moment même, cette subvention se situerait aux alentours de 25 milliards de GNF par mois. A moins qu’on décide alors de faire le surplus à la population revoyant à la hausse le prix du carburant à la pompe. Ce qui est, en l’état actuel des choses, est totalement inenvisageable. Au risque de provoquer des troubles sociaux. Une sombre perspective qui devrait servir de mise en garde à ceux ne pensent qu’à se remplir les poches. Quoi qu’il advienne.
Parce qu’autrement, en pareilles circonstances, le bon sens aurait dicté d’approcher le postulant qui était arrivé en seconde position et d’entamer des négociations avec lui. Si, bien entendu, on n’a pas envie de lancer un nouvel appel d’offres. Autrement, c’est cette formule qui serait la plus transparente.
Anna Diakité, Kabanews
