Les effets d’annonce ont ceci d’inconvénient qu’ils se retournent très souvent contre leurs auteurs. Celui autour de l’inauguration du barrage hydroélectrique de Kaleta pourrait ne pas faire exception à cette règle qui ne dit pas son nom. En effet, il y a un peu plus d’une semaine, c’est avec emphase et un brin de fierté que les autorités avaient annoncé la présence de 18 chefs d’Etat à la cérémonie d’inauguration du barrage de Kaleta. Joignant l’acte à la parole, une réunion s’était tenue à la primature, à l’intention notamment des élus locaux de la capitale guinéenne. Objectif ? Préparer la ville à accueillir l’événement sans précédent. Sauf que les fruits ne sont pas conformes à la promesse des fleurs.
En effet, ce lundi matin, nos reporters ont scruté les principales artères de Conakry. Mais nulle part, ils n’auront remarqué la grosse mobilisation que le gouverneur, Soriba Sorel Camara, appelait pourtant de ses vœux le vendredi soir via la télévision nationale, le plus sérieusement du monde. Bien entendu, les bouchons sont au rendez-vous en ce début de semaine. Mais rien qui ne soit habituel. Naturellement, il n’est pas question de cracher sur l’assainissement express et opportuniste dont Conakry a été gratifié. Mais les véritables destinataires de ce coup de balai, eux, non plus, ne sont pas bousculés à l’aéroport.
En effet, selon nos reporters basés à Kaleta, de chefs d’Etat, il n’y en a que deux sur les 18 qui étaient annoncés. En fait, il s’agirait de Mahammadou Issouffou du Niger et Denis Sassou Nguesso . Il y a aussi le vice-président du Nigéria. Mais pour les autres dont l’Angola, le Ghana, la Sierra Léone et le Togo, on a préféré se faire représenter à des niveaux ministériels. Une situation loin du grand événement qu’on nous annonçait. Même si du côté de Kaleta, les partisans du candidat Alpha Condé, se feraient bien entendre. Mais cette mobilisation-là est plutôt dans l’ordre normal des choses, vu les circonstances.
Anna Diakité, www.kababachir.com