La grève générale est-elle menacée par la situation économique précaire de la population ?

Lundi, 15 février, l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG a déclenché une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national pour exiger du gouvernement guinéen la diminution du prix du carburant à 5 000 francs [avant de faire une petite concession en haussant 500 francs] à la pompe. Si le mot d’ordre a été largement suivi dans la capitale comme dans les villes de l’intérieur du pays, certains citoyens s’inquiètent de l’enlisement des négociations… et n’excluent pas de reprendre le travail avant même que les deux parties ne signent un protocole d’accord. C’est ce qui nous a laissé entendre quelques citoyens interrogés ce mercredi à Conakry par notre rédaction.

Selon eux, cette hypothèse s’explique par la situation économique précaire que vit la grande majorité de la population guinéenne, qui vivant au jour le jour. Tout en trouvant légitimes les revendications du mouvement syndical, ils affirment cependant ne pas pouvoir tenir pendant longtemps à rester à la maison à ne pas travailler pour joindre les deux bouts. Une situation d’autant plus difficile que le pays entre à son quatrième jour consécutif de grève. À Conakry, les trois grands marchés de Madina, Matoto et Niger (Kaloum) ainsi que les commerces situés aux bords des routes sont fermés. Idem pour les écoles, exceptés les élèves des classes d’examens, qui poursuivent les cours afin de terminer les programmes.

La circulation est fortement impactée sur le mouvement sur l’autoroute Fidel Castro, où l’on assiste la journée à une fluidité extraordinaire. Elle est quasi-inexistante sur la route Le Prince qui mène au centre-ville. Même dans le quartier administratif de Kaloum, la grève est ressentie par ceux qui connaissant l’ambiance habituelle. Dans la ligne adoptée par le gouvernement, tout porte à croire qu’il essaie de jouer sur le temps. Les autorités qui n’entendent pas céder à la pression sociale savent que les Guinéens sont pauvres et pourraient bientôt se rétracter. Et de ce fait, la mobilisation risque de faiblir dans les prochains jours, car «un sac vide ne peut se tenir debout»…

Thierno Diallo, Kababachir.com

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