Labé : journalistes et blogueurs réclament Chérif Diallo à travers une marche

Plusieurs journalistes, blogueurs, parents et amis de Chérif Diallo ont battu le pavé ce mercredi 05 aout 2015, pour demander aux autorités de fournir d’avantages efforts afin de retrouver le journaliste disparu Chérif Diallo de la chaîne de télévision privée Espace TV. Les marcheurs habillés en T-shirt blanc et un ruban rouge sur le bras détenaient des pancartes où nous pouvions lire : Trouvons Chérif Espace.

La marche est partie de la préfecture jusqu’au gouvernorat en passant par la BCRG et le carrefour de la SOTELGUI. Dans l’enceinte du gouvernorat et en présence du gouverneur de région Sadou Keita, un discours a été lu par la consœur Fatoumata Naité de la radio GPP FM.


Extrait : Le gré des circonstances nous amène devant ce gouvernorat en cette journée de mercredi, 05 Août 2015. Sachez M. le gouverneur que nous ne le faisons pas de gaieté de cœur. Au lieu de battre le pavé, nous aurions aimé chacun vaquer à ses occupations habituelles. Aller en reportage et ramener des informations dans les rédactions respectives comme cela se fait au quotidien dans les médias. Mais comme vous le savez déjà, nous avons le cœur meurtri.
Le Groupe Hadafo médias et l’ensemble de la presse guinéenne vivent avec consternation la disparition mystérieuse du jeune journaliste d’Espace TV. Faut-il le rappeler, Chérif Diallo est porté disparu depuis la nuit du 23 juillet dernier. Depuis lors, ses collègues ont signalé justement ce cas au niveau des autorités de la police et de la gendarmerie.
M. le gouverneur, cette manifestation est une alerte, un SOS des Hommes de médias, des organisations de défense des droits de l’Homme, de la société civile en générale auprès de l’autorité que vous êtes. Elle n’est dirigée contre personne. C’est une forme d’expression mise à la disposition des citoyens dans toutes les démocraties du monde.
(…) Nous n’ignorons pas que dès les premières heures de cette disparition, la police et la gendarmerie se sont mises à la tâche avec les moyens de bord pour éclairer nos lanternes. Treize jours après, les questions restent entières. Aucun signe d’espoir possible.
Nous recommandons la mise en place d’un comité mixte de suivi de ce dossier pour ne pas qu’il soit mis aux oubliettes comme c’est souvent le cas dans notre pays.
Nous encourageons les services de sécurité à aller plus loin dans les enquêtes malgré le caractère inapproprié des moyens logistiques à leur disposition.

Après avoir écouté le discours et reçu le mémorandum, le gouverneur de région Sadou Keita a exprimé sa solidarité : « Mes Chères Sœurs, Chers Frère et parent, nous avons parfaitement bien compris le message et je voudrais vous dire au nom des autorités régionales et préfectorales, au nom du chef de l’État qui me mandate que l’ensemble des populations de la Guinée partagent votre douleur, d’ailleurs notre douleur.» Entame-t-il.
Avant de poursuivre : « Ce que nous pouvons dire et comme vous l’avez déjà dit, il y a des démarches qui sont déclenchées, c’est juste prier le tout Puissant Allah de nous aider à retrouver notre Chérif Diallo. Je suis certain que si chacun de nous s’y mettait au côté de nos services de sécurité, non seulement fouillé un peu partout, tendre la main au Tout Puissant Allah, c’est certain que nous allons le retrouver. Je prie Dieu qu’on le retrouve et que plus jamais ça dans notre pays. C’est le message que je voudrais apporter parce que c’est tellement pathétique et la douleur est tellement grande et nous ne pouvons dire autrement que sinon prions Dieu de le retrouver.»

Enfin, l’oncle du journaliste s’adresse au gouverneur avec un ton très pathétique : « Monsieur le Gouverneur au nom de la famille de Chérif Diallo, nous sommes là pour renforcer ces citoyens que vous voyez devant vous. Nous savons que vous êtes capables. Nous vous informons que Chérif est un jeune qui compte beaucoup dans sa famille, c’est lui qui assiste sa mère, elle n’a pas une autre personne outre que lui. Son père est décédé. C’est lui qui faisait tout pour sa famille et actuellement, nous ne savons pas comment il se porte. Au nom de la famille, nous vous demandons de vous impliquer encore plus pour que l’on retrouve.»

 

Selon le dernier classement de RSF (Reporters sans frontières), la République de Guinée occupe la 102 e place sur 180 pays.

Sally Bilaly Sow , correspondant kabanews à Labé

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