Labé : quand les enseignants du privé tirent le diable par la queue

Tous les esprits  sont orientés vers  une  hypothétique  ouverture  des  classes  qui tarde  à  venir. Plus de 5 mois après  le début des vacances qui  ne  cessent  de  perdurer, certains enseignants  des écoles  privées commencent à  ressentir  le  poids  de  cette  prolongation et tirent le diable par la queue. 

Une certaine  frange  de  la  population , des enseignants  semble  davantage  touchée  par   les  impacts  économiques  d’Ébola,  spécialement  les  enseignants  du  privé qui ne perçoivent que l’équivalent des  heures de cours données.   

Mamadou Saliou Diallo est professeur de Français dans une école privée de la place. «  C’est dure, parce que nous, notre statut ne nous permet pas de percevoir un salaire pendant les vacances.  C’est tant qu’on travaille que nous sommes payés. Il y a certains professeurs au rang desquels je figure d’ailleurs qui n’ont pas  eu la chance d’être sélectionnés  à la  fonction publique, on peut conclure qu’actuellement ces gens-là tirent le diable par la queue ».

Cette période de  soudure  que vivent ces pédagogues est confirmée par Mamadou Bobo Diallo, proviseur d’une école privée de la cité qui  émet  le choix  de voir    les classes  rouvrir  en début d’année. «  Nous souhaiterions que ça [l’ouverture des classe] ne dépasse pas  le 02 janvier.  Parce qui’ Il y a des enseignants qui ne sont pas de la fonction publique, donc ils ne sont payés que quand ils travaillent ».

Quant à Mamadou Oury Daka Diallo, enseignant chercheur  aussi  bien  dans  le  privé  que  le  public cet  état  de  fait  accentue son  inquiétude .«  Par rapport au contexte que nous sommes en train de vivre, surtout quand on regarde  du côté de la scolarité  vraiment c’est une situation très préoccupante.  Les vacances ne font que perdurer, c’est ce qui suscite des inquiétudes  au niveau de nombre de personnes ».

L’idée  d’année  blanche germe aussi  dans  les  esprits, ce  qui  n’est  pas  du  goût  de  cet  économiste : «  ceux-là qui pensent que vaut mieux qu’une année blanche. Je ne suis pas de cet avis.  De toutes les façons ceux-là qui le disent, doivent s’apercevoir d’un fait. Des théories bien établies ont  montré  qu’en réalité si une nation fait une année sans étude et sans recherche  ça équivaut  à un retard de 25 ans.  Il faut tout faire pour  transcender cette difficulté malencontreuse  pour qu’il y ait le minimum de scolarité ». conclut-il.

En attendant l’ouverture très prochaine des classes, les enseignants continuent à garder leur mal en patience  et  à  ronger  leur  frein sans  toutefois  savoir à quel  saint  se  vouer .  

Sally Bilaly Sow ,correspondant kabanews à Labé

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