Labé : et si la marche pacifique avait été autorisée par la mairie ?

La société civile  préfectorale et régionale, les syndicats, les sages et les autorités communales ont rencontré ce vendredi 24 octobre 2014 dans les environs de 15 heures le gouverneur de région Sadou Keita. Objectif faire  un plaidoyer auprès de ce dernier pour la libération des 23 jeunes interpelés lors de la marche pacifique appelée par les jeunes qui s’est soldée en affrontement avec les forces de l’ordre le  jeudi dernier.

D’entrée de jeu, Alpha Saliou Diallo l’un des responsables de la coalition des associations de jeunes  qui demandent le départ de Samba Diouma Camara à la tête du CECOJE (Centre d’écoute, de conseils et d’orientation des jeunes) a plaidé auprès  des autorités  pour la libération de leurs amis, histoire pour eux de continuer les négociations  : «Nous sommes venus  pour rencontrer les autorités à tous les niveaux  et nous avons échangé concernant notre mouvement. Les autorités nous ont promis de libérer nos amis détenus à  la prison civile.  Quand on les libère il n’y aura plus de problèmes. La coalition en un mot va tout faire pour respecter les procédures pour installer le comité directeur au sein de la Maison régionale des jeunes pour qu’on puisse travailler.  Nous allons tout faire pour qu’il ait la paix à Labé ».

Par contre il  accuse la mairie   d’avoir manqué à sa responsabilité : «On nous accuse de tous les bords. Certains disent que la coalition n’a pas raison. Nous avons adressé une lettre d’information à la mairie.  Les responsables de la mairie ont reçu la lettre  c’est ce vendredi  à 11 heures 30 qu’on nous a appelé pour nous remettre la lettre qui interdisait la marche. Du fait qu’on avait pas reçu la lettre on pensé être dans la voie légale ».

Quant à  Mamadou Cellou Goumba Diallo président du conseil régional  des organisations de la société de Labé  affirme avoir joué à l’apaisement depuis le début de la crise avant de reconnaitre des manquements constatés lors des négociations : « Pour le dénouement de cette crise, la société civile s’est impliquée à toutes les étapes des négociations. Nous avons eu plusieurs rencontres avec la jeunesse. Il y a eu des ratés dans la démarche, sinon on allait pas arrivé là ».

Le deuxième vice-maire de la commune urbaine de Labé El hadj Ibrahima Balassa accuse  pour sa part le planton et le secrétaire de n’avoir pas remis la lettre aux jeunes, histoire pour lui de nier les accusations portées à leur encontre par les jeunes : « Quand les jeunes ont amené leur lettre d’information, nous  les avons aussitôt répondu.  Vous savez dans l’administration il y a le planton et le secrétaire, certainement ce sont eux qui n’ont pas remis aux jeunes la lettre. Ce que nous savons que nous avons écrit la lettre dans les normes et dans le délai ». Soutient-il.

Après avoir écouté toutes les parties, le gouverneur de région Sadou Keita a promis de réunir le comité de crise ce matin à 09 heures pour donner une suite à la demande des uns et des autres.

Selon de nombreux observateurs avertis, le conseil communal serait le principal responsable de la sortie pacifique des jeunes qui s’est soldée en affrontement  avec les forces de l’ordre. À entendre les jeunes aucune interdiction ne leur est parvenue avant de sortir dans la rue.

La semaine prochaine s’annonce donc très tendue entre autorités préfectorales et communales, car le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées Lanciné Sangaré a au cours de la rencontre exigé de la municipalité des explications sur le retard  de la lettre.

Affaire à suivre…

Sally Bilaly Sow correspondant kababachir depuis Labé

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