Ce vendredi, une bonne partie des populations de Lambanyi se sont réveillés avec une colère noire orientée vers la gendarmerie nationale. La raison de cet état d’esprit ? Ils l’expliquent par le fait que des gendarmes venus de nulle part et dont on ne sait pas sous les ordres de qui ils opéraient, s’en sont pris aux boutiques, magasins, restaurants et autres débits de boisson situés aux abords de la circulation. Si quelques-uns sont formels sur le fait que les gendarmes seraient bel et bien les auteurs de la casse, d’autres se demandent tout de même pourquoi des gendarmes choisiraient d’opérer de nuit. Surtout qu’en plus, les auteurs de la casse auraient emporté tout le contenu des baraques.
Un jeune vendeur de pantalon dont la boutique a été cependant été miraculeusement épargnée est catégorique : « ce sont bien des gendarmes. Je les ai vus. Ils étaient nombreux et on était entre 4 heures et 5 heures. Quand j’ai voulu en savoir davantage, ils m’ont pourchassé et je suis allé me réfugier dans ma boutique, la peur au ventre ».
Cette version, une jeune fille qui se trouvait là par curiosité n’y croit pas. Selon elle, le jeune peut avoir vu des malfrats habillés en tenue de gendarme. Autrement, « par les temps qui courent, les gendarmes ne peuvent faire une descente comme ça de nuit. Ils savent que ça ne se fait pas. Par ailleurs, si ça avait été des gendarmes, ils n’auraient systématiquement vidé toutes les baraques »
Pour autant, certaines victimes, comme si elles se savaient menacées de déguerpissement, regrettent juste qu’elles n’aient pas été averties. Afin, disent-elles, qu’elles puissent sécuriser certains des biens emportés par la furie des casseurs. Du côté de la gendarmerie, c’est le silence radio.
Anna Diakité, www.kababachir.com