L’asphyxie de Bolloré au Port Autonome de Conakry: la consignation, désormais seul moyen de survie !
Getma Guinée, Afrimarine et Transco qui sont impliquées depuis leur installation au Port de Conakry dans la manutention des navires RO-RO (transport des véhicules), entre autres, risquent tout simplement de fermer désormais, ce, à partir du 1er novembre. En cause : la rapacité impitoyable de Bolloré se traduisant par la course effrénée au monopole. Une course facilitée par son accointance avec le pouvoir de Conakry, à travers Alpha Condé dont les rapports, disons-le tout net, avec Bolloré en disent long sur ce qui pourrait attendre les trois sociétés déjà le couteau à la gorge.
Selon un avis signé de Mamadouba Sankhon, le directeur général du Port autonome de Conakry, en juillet dernier, non seulement le trafic RO-RO sera définitivement supprimé sur les quais du Terminal conventionnel, le 31 octobre, mais aussi, à partir du lendemain, tous ces navires auront l’obligation d’effectuer leurs opérations de chargement et de déchargement dans l’enceinte du terminal à conteneurs. Ce n’est pas tout, la même note du PAC rappelle que « tous les véhicules, engins et marchandises débarqués sur les quais de Conakry terminal resteront stationnés sur le terminal jusqu’à présentation de leur autorisation légale de sortie. » Ce genre de monopole asphyxie et sacrifient de nombreux emplois.
En effet, selon des spécialistes, la consignation, la manutention des rouliers et le stationnement de leurs marchandises constituent la raison d’être majeur pour Getma, Transco et Afrimarine. Leur supprimer l’activité RO-RO correspond à quasiment les fermer purement et simplement. Donc de jeter en pâture des agents qui ont servi pendant de longues décennies. Après tout, selon des indiscrétions, Bolloré n’aura besoin que 60 emplois permanents, plus les dockers. Que deviendront le reste des centaines de travailleurs de Getma, Transco et Afrimarine ? Ce n’est pas une affaire d’Alpha Condé, encore moins de son ami Bolloré. Tout ce qui compte, c’est faire les affaires et faire fortune sur la misère des Guinéens. Et pour masquer cet état de fait, Bolloré et ses complices laissent aux autres opérateurs portuaires la consignation. C’est-à-dire le chargement et le déchargement. Une activité de seconde zone. Cette supposée consignation n’est en réalité qu’une façon de garder dans l’antichambre de l’échafaud, ces trois sociétés, le temps de les asphyxier complètement donc de les anéantir. Selon des sources, Bolloré veut essuyer les larmes de ces concurrents sans soutiens en leur demandant de garder toutes leurs prérogatives sur toutes les autres opérations commerciales : shipping et transit et douane.
C’est manifestement une grave atteinte à la politique économique nationale fondée sur la libre concurrence loyale. Rien à redire !
Nous y reviendrons
Jeanne FOFANA, Kabanews