« Je suis inquiet pour la rentrée pré-universitaire cette année parce qu’il faut que les acteurs s’entendent pour que nos enfants puissent avoir la chance d’aller à l’école. Je suis aussi inquiet de la rentrée universitaire en tant que président de la Cresup, l’association des fondateurs des universités privées. C’est la deuxième année que nous n’avons aucun boursier. »
Ousmane Kaba traduit ainsi toutes les inquiétudes liées au fonctionnement normal des Universités privées guinéennes. Des universités qui risquent de fermer, faute de boursiers de l’Etat. Ce que le président de la CRESUP oublie, c’est que l’Etat veut bel et bien concurrencer le privé. Pour y arriver, il est question de procéder à l’asphyxie pour mieux éteindre. On se rappelle, l’année dernière, à la même date, le ministre Yéro Baldé avait démenti cette démarche machiavélique de l’Etat, née des recommandations des états généraux de l’enseignement supérieur.
« Il n’a jamais été proposé l’extinction progressive des IES privées. La recommandation contenue dans le document de la commission de réflexion sur la réforme de l’éducation a proposé « l’extinction progressive des IES privées » dans les formations de la santé et de la formation des formateurs. »
Le ministre Yéro Baldé avait démenti ainsi ce qui est convenu d’appeler désormais le scandale de l’Enseignement supérieur privé. Pour mieux étayer son démenti, le ministre avait ajouté dans une interview accordée à média Guinée : « D’abord, ces Universités scolarisent encore des étudiants de l’Etat pour lesquelles elles perçoivent du financement de l’Etat. Ces étudiants sont en Licence 2, en Licence 3, en Licence 4 et parfois en 5ème, 6ème en Médecine. Ces Universités vont donc continuer d’accéder à des ressources financières de l’Etat pendant les trois prochaines années, même en l’absence d’orientation cette année et les trois prochaines années. » Quelques jours plus tôt, un des fondateurs d’Universités privée était monté au créneau pour dénoncer la volonté de l’Etat à tuer les PME.
Extrait : «Personne ne trouvera du travail dans un pays où le gouvernement lutte contre le secteur privé. C’est aussi simple que ça, vous ne pouvez pas combattre le secteur privé et espéré donner du travail à votre jeunesse, c’est impossible car c’est des petites et moyennes entreprises dans un pays, qui offrent des millions d’emplois.» Une année après, on se rend à l’évidence : les Universités privées traversent un dur moment voulu par l’Etat.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com