La chose et son contraire : Alpha Condé a avoué sans se gêner devant ses invités – un parterre de journalistes – à Sékhoutouréya, à la veille de la visite de François Hollande à Conakry qu’il ne lit pas les journaux, qu’il ne surf pas sur Internet, qu’il n’écoute pas les radios.
Et de conclure : « Ils peuvent écrire tout ce qu’ils veulent, cela n’a aucune importance. Je ne serais pas du tout influencé par les journalistes qui font du n’importe quoi. » Le président guinéen parlait certainement de médias occidentaux (RFI, notamment dont le correspondant Mouctar Bah, indésirable est toujours sans accréditation). A travers cette friction, Alpha Condé renvoie paitre toute une corporation, y compris ceux-là même qu’il a invités pour leur cracher dessus. Selon lui, « Il faut que les journalistes se mettent en règle. Il y a trop d’anarchie en Guinée. Toute la pagaille qui est là, on va y mettre fin. Je m’en fous de ce que Reporter sans frontières va écrire. » Des déclarations du genre constituent vraiment une menace pour la liberté de la presse. Nous y reviendrons.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com