Sur les panneaux et les spots publicitaires qui sont en vogue depuis que l’épidémie à virus Ebola s’est manifestée en Guinée, il est demandé aux citoyens de joindre un numéro vert, le 115, quand ils se retrouvent en face d’un cas suspect. Et pour les encourager à le composer, il est dit que l’appel en question est gratuit, indépendamment de l’opérateur téléphonique duquel on cherche à appeler. Derrière la mise à disposition de ce numéro, il y a une volonté de convaincre les populations à ne surtout pas se rapprocher de cas pouvant les contaminer. Et pour que tout se passe comme souhaité, il est logiquement attendu qu’après un tel appel, des équipes adéquates puissent se déployer avec une certaine promptitude.
Or, il se trouve que là où le numéro est particulièrement défaillant. En effet, ce sont plusieurs guinéens qui se plaignent de la lenteur avec laquelle ces équipes se déploient. D’aucuns pensent même qu’ils sont négligents. Ainsi, une première fois, on avait découvert un corps au marché de Koloma, mais l’appel du 115 n’avait pas entrainé le ramassage systématique du corps. Il avait fallu que les personnes ayant découvert le corps en parlent sur les ondes d’une radio privée de la place. Une autre fois, une dame a raconté dans un journal de la place, la déception que lui inspirée le 115. Dans son cas, la scène s’était passée à Cosa. Subitement, un jeune avait piqué une crise et aussitôt, tout le monde s’était éloigné de lui. Personne n’osant s’en approcher. La dame avait alors eu l’idée de joindre le 115. Mais les interlocuteurs l’avaient baladé entre Conakry et Guéckédou, avant de lui promettre qu’ils allaient arriver.
Mais une fois cette promesse tenue, la dame avait dû attendre pendant, au motif que le véhicule qui devait amener les équipes étaient bloquées dans les embouteillages. Entre temps, la victime ayant retrouvé ses esprits, a demandé de l’eau. Son frère qui avait été alerté la lui procurant, sa crise s’était progressivement calmée. Puis, il avait été admis dans une clinique de la place. Quasiment, c’est la même scène qui s’est répétée ce matin à Bonfi. Là aussi, c’est un jeune qui a vomi du sang. Les voisins paniquant, on joint le 115. Mais ils ont dû des heures durant. Ce qui a tout naturellement provoqué une grosse mobilisation de la part des curieux informés notamment via les médias.
Anna Diakité, www.kababachir.com