Lutte contre Ebola : « La coordination nous a remis une moto, mais il n’y a pas de carburant… » se plaint un agent de poste frontalier
Déployés depuis le 20 aout 2014 sur le long des frontières de la Guinée, les agents des postes frontaliers se plaignent de leur conditions de traitement salariale par la coordination nationale de lutte contre Ebola.
S’exprimant la question, un agent de poste frontalier rencontré à Beyla se confiant à notre confrère de tamtamguinee.com, a décrit les difficultés auxquelles ils rencontrent sur le terrain.
« La coordination nous a remis une moto, mais il n’y a pas de carburant. On est obligé de nous servir de nos maigres primes pour aller dans des villages chercher des passants qui fuient des postes de contrôle »a déclaré, le chef de poste sanitaire de Thuo.
Et Dr. Martin Lamah de déplorer cet état de fait 9 mois après leur déploiement sur le terrain :
« C’est vraiment déplorable. Il faut le reconnaitre. Nous recevons le peu qu’ils (Coordination nationale de lutte contre Ebola) nous donnent. On a quitté Conakry avec un contrat bien signé avec une somme qui était bien définie. On a reçu seulement juste pour un mois. Le deuxième mois, le montant a été divisé en deux. On ne sait pas le pourquoi ? Et depuis ce temps jusqu’aujourd’hui, c’est cette moitié qu’on perçoit. On ne sait pas pourquoi ils ont divisé. Qu’est ce qui se passe ? On ne sait pas. C’est parce qu’on ne travaille pas ? Je ne sais pas. On a posé la question de savoir à la coordination et ils sont tous imprégnés que c’est ce que nous recevons ici malgré. Tandis qu’il y a nos confrères de la faculté qui ne sont même pas fonctionnaires d’Etat, qui sont de la faculté. On les a ramassés là-bas ils sont plus à l’aise que nous. Ils sont dans les pick-up climatisés et carburés. Nous nous sommes là sur le terrain, sous un soleil de plomb avec une moto vide et salaire divisé en deux. On ne sait pas le pourquoi » s’interroge Dr Martin Lamah.
A noter que la tâche de ces agents frontaliers consiste à contrôler le flux migratoire des passants entre les frontières en vue de mettre un frein à la propagation de l’épidémie d’Ebola dans la sous-région.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le virus Ebola a fait 11 000 décès sur plus de 26 500 cas identifiés, essentiellement en Guinée, au Libéria et en Sierra Léone, depuis son apparition dans le Sud de la Guinée, en décembre 2013.
Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com