Le président de l’Assemblée nationale qui se mue en une caisse de résonance du pouvoir voit une main invisible qui tire les ficelles et empêche la riposte contre le virus de bien fonctionner. Claude Kory Kondiano marche ainsi sur le sillon tracé par le RPG. Cette façon de voir la lutte contre l’épidémie irrite l’UFR. De l’avis de Sydia Touré qui se dit par ailleurs surpris, la séparation des pouvoirs, c’est bien cela qu’il s’agit. « Il est normalement le reflet de la démocratie dans notre pays. Donc il devrait savoir qu’il y a un procureur de la République, qu’il y a ministre de la justice et ce n’est pas lui. Il se contente de gérer le vote des lois, la représentativité des populations par les députés. C’est une tâche immense. Donc que chacun reste dans son rôle. »
Sydia Touré ne veut pas qu’on stigmatise. « Il faut absolument éviter de stigmatiser les gens dans une période aussi sensible. Notre pays va connaître des périodes difficiles. Ce que nous connaissons aujourd’hui, sur le plan sanitaire, nous allons l’avoir dans quelque temps sur le plan économique et alimentaire de manière dramatique », prophétise le leader de l’UFR. C’est pourquoi, « Concentrons-nous tous, tous les Guinéens, arrêtons de faire des suspicions, arrêtons de faire des invectives, faisons en sorte que cette maladie soit l’objectif que nous voulons atteindre en l’éradiquant le mieux possible chez nous. Nous ne pouvons pas reprocher aux gens de ne pas être solidaires avec la Guinée alors qu’à l’intérieur, nous ne sommes pas solidaires les uns avec les autres. Il faut regarder les choses en face et de grâce, qu’on se concentre sur ce qui important pour nous. »
Cet appel sera-t-il entendu par le président Kondiano ? Pas si évident, surtout qu’il est encore dans l’ivresse du pouvoir et du militantisme béat.
Jeanne FOFANA, Kabanews