De la guerre perdue à son corps défendant avec le PM Said Fofana à aux stratagèmes les plus inouïes pour débarquer Alpha Condé, déjà éprouvé par des maux de vieilles. Le raccourci que veut prendre Malick Sankhon, à la fin du quinquennat éprouvant du président de la République est somme toute saisissant. Sans crier gare, le patron de la CNSS ne pense aujourd’hui qu’à lui. Dans son casting dissimulé – avec un savant dosage – de l’après-Condé, Malick Sankhon mitonne. Inspiré en cela par Chauvot de Beauchêne dans »Réflexions et pensées diverses » : « Se montrer avec éclat, donner au mensonge les couleurs de la vérité, exciter l’imagination en éblouissant la raison, connaître les faiblesses des autres, dissimuler les siennes : voilà la théorie du charlatanisme. »
Allez-y donc savoir qui est l’homme ! C’est ainsi qu’il a voulu fouler sur le sol, la personnalité plutôt humble du Premier ministre. Pour y parvenir, il initie et entretient des rapports orageux avec l’agneau de la Primature. Et pour cause : se faire aimer par Alpha Condé dans la perspective de la prochaine présidentielle, avec à la clé, la maitrise de la Basse-côte déjà sous l’emprise de Sydia Touré et de Mamadou Sylla. Usant et abusant des moyens déraisonnables, il a affronté Said Fofana mais il y a laissé ses plumes. Sans pouvoir assouvir ses ambitions nuisibles. Cette querelle de leadership lui est restée en travers la gorge. Mais, comme un fauve, il n’abandonne pas la partie. Aux aguets pour guetter la moindre faille du PM afin de le livrer à la vindicte, Malickh Sankhon réussira cette autre manœuvre. En effet, « dans la présentation à l’Assemblée Nationale, de la politique générale du Gouvernement, le17 juin dernier, le Premier ministre a (délibérément ?) omis de mentionner le domaine de la Culture. Le tort de sa vie…C’est tout comme il avait commis tous les péchés d’Israël ! Dans la Culture, les réseaux s’activent et jurent de manger du Saïd. Manque de pot pour ce dernier, ses rapports avec le ministre de la Culture, Ahmed Tidjani Cissé, ne sont pas des meilleurs. Et le secrétaire général de celui-ci, Amirou Conté, est très proche de Malick Sankhon, cité haut.
Le dispositif est donc prêt pour faire boire au PM le calice jusqu’à… Sekhoutoureya, pardon jusqu’à la lie ! » La machine est donc prête. Du coup, « des associations évoluant dans la Culture, généralement très proches de Amirou Conté décident de se faire entendre par le président de la République. Avant de se rendre au sommet de l’Etat, l’étape de la Primature s’impose. Ici, Ansoumane Petit Condé, artiste est reçu par le Premier ministre. Et comme l’entretien dure plus que prévu, les autres membres des associations s’impatientent et crient à la récupération du guitariste. Depuis, les positions se tranchent et la scission se fait remarquer. »
En transportant son différend sur le terrain culturel, Malickh entend se venger. Quel que soit le prix. De guerre lasse, il se plante et ouvre un autre front. Celui-ci plus gros : se mettre dans le casting dissimulé de l’après-Alpha. L’ambition est donc cela. Et c’est l’objectif même de la mise en place des structures du CRAC. Des structures interdites aux autres membres du RPG. Si le parti au pouvoir ne se lève pas, l’homme aux grosses intrigues risque de prendre tout le monde de court. Ses virées politiques subtiles dont il a toujours fait usage sous Lansana Conté, en faisant croire à celui-ci qu’il est avec lui, alors qu’il est foncièrement RPG ne souffrent d’aucun obstacle. A tout moment, il peut se retourner contre Alpha Condé. Déjà, il est dans les starting-blocks ! Il n y a rien à dire. Surtout que celui qu’il jure défendre n’est pas trop regardant sur la gestion des fonds publics.
Jeanne FOFANA, Kabanews