Pour celui qui était, du temps du général Lansana Conté, le patron des patrons guinéens, si ce n’est pas encore la dégringolade, ça y ressemble à bien des égards. En tout cas pour Mamadou Sylla, leader de l’Union démocratique de Guinée (UDG), les mauvaises nouvelles s’amoncellent. Déjà en froid avec le président de la République à qui il reproche de n’avoir rien fait pour qu’il récupère les 20 millions de dollars que l’Etat guinéen lui doit, il vient d’être évincé de la présidence du Conseil national du patronat de Guinée (CNPG), par une décision de justice.
Rendu public seulement maintenant, la décision émanant du Tribunal de première instance (TPI) de Kaloum est intervenue depuis le 15 mars 2016. Suite à une requête du vice-président du CNPG, Sékou Cissé, le juge Mohamed Chérif Sow avait alors, se fondant notamment sur les Statuts qui régissent le CNPG, constaté l’incompatibilité des fonctions de député et de Président du Conseil national du patronat de Guinée. Par la même occasion, le juge avait ordonné que Sékou Cissé la reconduction du plaignant au poste de Président par intérim du CNPG.
Toutefois, selon nos informations, cette procédure judiciaire est en fait une manœuvre visant à évincer Mamadou Sylla de la tête de cette instance patronale. Lui reprochant le fait qu’il n’ait pas étudié et tout à la fois son manque d’initiative et d’efficacité, un groupe d’opérateurs économiques proches du régime en place, après avoir insidieusement orchestré une cabale médiatique contre son bilan, aura donc fini par l’avoir.
Une situation qui n’est pas sans rappeler les échanges pas forcément amicaux qu’il avait eus avec le ministre porte-parole du gouvernement, en marge d’une réunion du Bureau international du travail (BIT), à Genève.
Anna Diakité, www.kababachir.com