Cette fois-ci, encore le gouvernement et Alpha Condé sont en déphasage. Si Condé n’est pas pour les marches politiques, son porte-parole lui tranche : « Manifester est un droit fondamental que l’Etat respecte et protège avec la plus grande attention, et qui doit être exercé par les citoyens et les formations politiques dans le strict respect de la Loi. Exercer sa liberté de manifester ne doit pas se faire dans la violence ou en mettant à mal la liberté et la sécurité d’autrui. C’est aussi cela l’apprentissage démocratique que la Guinée doit continuer à faire ».
Cela veut dire que le président de la République ne le savait pas lorsqu’il avait déclaré ceci : « Pendant qu’il y a Ebola, il n’y a pas de manifestation de masses ni rien. J’espère que l’engagement pris par l’ensemble des partis politiques, la société civile, chacun va le respecter », disait-il récemment au cours de sa fameuse conférence de presse de la semaine dernière. Ce président a-t-il une fois respecté ses engagements, la Constitutions, les lois de la République ? Les leaders politiques et autres anciens alliés en savent quelque chose. Ce qui est sûr, pour l’opposition guinéenne, il n’y a jamais eu d’engagement dans le sens de croiser les bras et laisser faire. Ce qui s’était plutôt passé, c’était, selon l’UFDG, « d’essayer de mieux communiquer sur le virus Ebola. » Sinon que : « Aucun parti politique n’a signé un papier pour dire qu’il renonce à une manifestation jusqu’à la fin d’Ebola. C’est très loin de la réalité. »
C’est cela aussi le désordre gouvernemental…
Jeanne Fofana, www.kababachir.com
