Meeting à Bonfi: le courrier de Cheick Sacko dissuadera-t-elle l’opposition ?

Le courrier du gouvernement rappelle un peu la dissuasion qu’elle a toujours tentée sans jamais réussir : l’opposition menace d’aller dans la rue ou d’organiser un meeting, une semaine à l’avance voire plus. Des communiqués et des rencontres dans les QG des partis s’organisent. Les radios en parlent. Des courriers s’échangent entre opposants et autorités locales. Mais le gouvernement croise les bras.

Il attend à ce que tout soit calé, pour se bouger. Mais surtout de tenter de faire une fausse main tendue. C’est encore le cas.

En effet, dans un courrier adressé à l’opposition, à la veille du meeting de Bonfi pris très au sérieux, le ministre Cheick Sackho veut ‘’Une reprise du dialogue politique’’ à travers une réunion exploratoire. A ce jour, toutes les leçons ont été tirées du meeting du 7 janvier. Et les opposants veulent remettre çà. Cette fois-ci à Bonfi. Les appels se multiplient de la part des opposants.

C’est ainsi que Dalein Diallo pour sa part a tenu à rappeler que : « Ce meeting, c’est pour montrer à Alpha Condé et à l’opinion internationale que nous ne sommes pas prêts à cautionner une mascarade électorale. Il faut qu’Alpha Condé comprenne que nous n’accepterons pas un hold-up électoral. Donc, mobilisons-nous le 22, c’est le début, c’est le réchauffement. Après, il viendra un moment où on va se lever pour exiger le respect des règles, demander le départ d’Alpha Condé. »

Auparavant, le chef de file de l’opposition a fait savoir que ceux qui ont soutenu Alpha Condé hier sont plus pressés que les opposants. « Il (Condé, NDLR) les a trahis. Il a pris des engagements qu’il n’a jamais respectés. Tout le monde a compris aujourd’hui que la confiance des guinéens est placée en nous », accuse le leader de l’UFDG. C’est pourquoi, « En 2015, nous allons dégager Alpha Condé pour prendre la direction des affaires. Et je le dis, quand nous serons aux affaires, le RPG sera mieux traité tout comme les autres partis. Nous n’allons exclure personne. C’est d’abord le citoyen guinéen, et non en raison de son bord politique. »

Aux dernières nouvelles, l’UFR, de Sydia Touré soupçonne une possible infiltration d’individus « munis d’armes blanches pour semer la pagaille et perturber le meeting pacifique de cette indispensable entité de la vie politique du pays. » L’UFR note que « des réunions secrètes se multiplient chez certains officiers de l’Armée et hauts cadres de l’Etat, en vue d’infiltrer les militants de l’Opposition pour des desseins sataniques inavoués. »

Qualifiée de meeting de tous les dangers, cette rencontre de l’opposition qui doit avoir lieu au stade de Bonfi, ce 22 janvier commence déjà à inquiéter. Tant et si bien l’UFR parle d’ « attitude machiavélique » qui vise à créer « des affrontements entre les militants de l’opposition ou les opposer aux populations des quartiers riverains et donner ainsi l’opportunité aux forces de l’ordre de sévir, en usant de leurs moyens disproportionnés dans leurs sports favoris des plus lucratifs, que sont les arrestations arbitraires et des bastonnades barbares, en un mot la répression criminelle restée toujours impunie. »

Le gouvernement réussira-t-il à dissuader les opposants ? C’est toute la question. Mais, pour peu qu’on se plonge dans le passé, on est en droit d’affirmer que le vin est tiré. Il ne reste plus qu’à le boire au stade de Bonfi, ce jeudi.

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

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