Récemment, la Banque mondiale, à la faveur de la publication d’un rapport relatif aux conséquences de l’épidémie à virus Ebola, a laissé entendre que la Guinée et la Sierra Léone pourraient être affectées par la récession en 2015. Pointant l’impact de l’épidémie sur l’investissement et sur l’ensemble des activités économiques, les experts de l’institution de Breton Woods tablaient notamment, pour ce qui est de la Guinée, sur une croissance de l’ordre de -2 %. Eh bien, le ministre guinéen de l’économie et des finances, n’est pas tout à fait d’accord avec ces prévisions. Même si Mohamed Diaré ne conteste pas les effets de l’épidémie sur l’économie nationale, il pense qu’ils n’iraient pas jusqu’à plonger le pays dans une décroissance.
Il s’est exprimé au lendemain de la visite que le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a effectuée en Guinée. Il y a quelques mois, les experts, évoquant les conséquences économiques les plus immédiates avaient parié sur baisse de la croissance de la Guinée de l’ordre de 1 à 2 points. A quelques jours seulement de la fin de cette année, Mohamed Diaré estime que la croissance économique se situe autour de 1,3 %. C’est dire que la baisse a été plus importante que prévue parce qu’avant l’épidémie, les prévisions qui étaient ambitionnées étaient une croissance de 4,5 %.
Pour autant, Mohamed Diaré ne pense pas, comme la Banque mondiale, la dégringolade se poursuivrait au point de passer la barre symbolique de 0. Il estime même qu’en 2015, la Guinée fera une croissance qui soit au-delà de celle de cette année. Ce qui est quand même très différent des prévisions alarmistes des experts de la Banque mondiale.
Il faudra certainement attendre pour savoir lequel des deux aura été proche de la réalité que nous réservera l’année 2015.
Anna Diakité, www.kababachir.com
