Certains l’appellent le gardien du temple pour ne pas dire du Palais. D’autres le nomme la sentinelle du parti et de son président. Un troisième groupe va plus loin et l’appelle le géniteur des nominations tribales. L’un ou l’autre cas le Dr Mohamed Diané, biologiste de profession est devenu un vice-président de la Guinée. Sans le dire. Sans le déclarer publiquement.
Dans les faits, c’est lui qui est l’épine dorsale d’Alpha Condé. « Aujourd’hui, il est incontournable. Confident d’Alpha Condé, il voit ce dernier tous les matins. Quand un ministre souhaite changer un membre de son cabinet ou proposer un décret à la signature du président, c’est lui qui examine d’abord la requête et donne son avis. Quand le « chef » n’a pas le temps, il arbitre à sa place. Taiseux, un brin taciturne, il est partout, sauf à la radio et à la télévision. Aux yeux des Guinéens, il incarne le pouvoir invisible », commente la presse panafricaine. En réalité c’est le successeur désigné d’Alpha Condé. Soit à la tête du parti, soit ailleurs aux côtés de Kondiano, président de l’Assemblée nationale. Damaro et sa suite s’agitent pour rien. Même si le Dr Diané semble être plus discret, il a une forte capacité de nuisance, comme son mentor. Il verrouille toutes les portes de Sékhoutouréya et se rend absolument incontournable.
Lors d’une de ses rares sorties dans la presse locale, le Dr Diané se dit tout de même « honoré par la proximité politique et humaine, la confiance que le président me porte et l’exigence du résultat qu’il attend de moi. Et c’est vrai, en ces décennies de collaboration, je n’ai pas manqué de sa confiance dans l’exercice de mes responsabilités.
Je ne suis pas là pour ouvrir ou fermer les portes. Je dirige le cabinet présidentiel pour exécuter la tâche que le président m’a confiée et je suis fier de cette mission de servir l’État et voir traduit en acte, la vision que le chef d’État nourrit pour son pays. Le reste relève de la surenchère. » Et d’ajouter avec beaucoup de contrevérités : « le président de la république se situe au-dessus des clivages communautaires, il gouverne une nation et travaille pour l’intérêt et le bonheur de tous les Guinéens. »
Il est tellement nuisible aux yeux de certains, qu’à un moment donné, des militants du RPG qui n’ont rien encore gagné le menaçaient de mauvais sort. C’est pourquoi, son avant dernier voyage sur Paris avait nourri vraiment les commentaires. Diané est un pion qu’il faut surveiller au risque de se voir coupé l’herbe aux pieds.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com