N’zérékoré : Quand l’Ébolaphobie paralyse les activités économiques

Depuis le début d’année, la République de Guinée est frappée par une épidémie de fièvre hémorragique appelée Ebola. Alors que le gouvernement guinéen annonçait avoir maîtrisé le virus en avril, la pandémie est repartie de plus belle et s’étend à quelques pays voisins notamment le Liberia (actuellement le pays le plus touché), la Sierra Leone et le Nigeria. Le dernier bilan de l’Organisation Mondiale de la Santé fait état de plus de 2000 morts dans la sous région ouest- africaine dont 534 en Guinée.

Mais quelles sont les conséquences économiques ? Bref, au-delà de la crise sanitaire, l’impact économique de cette épidémie meurtrière commence non seulement à inquiéter les pays africains touchés, notamment la Guinée avec la suspension des vols par certaines compagnies aériennes mais aussi la fermeture des frontières par les pays voisins.

Située au sud est du pays et à quelques 1000 km de la capitale Conakry, la région de N’zérékoré considérée comme étant le poumon économique de la guinée ou du moins le grenier du pays ne reste pas en marge de cette situation.

A titre d’exemple, dans la préfecture de N’zérékoré, les activités économiques sont fortement touchées depuis l’apparition de cette épidémie mais aussi la fermeture des frontières par certains pays voisins.

« Depuis l’apparition de cette maladie nous sommes bloqués. Moi j’envoie de l’huile rouge au Sénégal, en Gambie, au Liberia et autres pays mais avec la fermeture des frontières, tout est au ralenti et vraiment la situation est difficile pour nous actuellement », nous a expliqué Ousmane Diallo, commerçant au grand marché de N’zérékoré avec un ton serré

Comme Ousmane Diallo, nombreux sont des commerçants qui n’arrivent pas à écouler leurs produits tellement la clientèle se fait rare à cause de la pauvreté qui frappe également de plein fouet les populations.

Le préfet Aboubacar M’Bopp Camara, se plein également de cette situation : « Aujourd’hui notre économie est entrain presque d’être attaquée parce que les avions ne viennent plus et beaucoup d’investisseurs sont partis. Je prends un exemple, on m’a dit que la société West Africa commence le recrutement, j’ai décidé de les rencontrer. Mais avant mon arrivée, j’ai trouvé qu’ils sont partis parce qu’il y a Ebola chez nous » a-t-il indiqué.

Après 7 mois de dégâts accentué par la mort de plusieurs âmes innocentes, la maladie à virus Ebola continue de ravager dans le pays et l’économie guinéenne avec la perte de 1,5% de croissance sur le PIB n’est pas le seul secteur touché. Les domaines de l’agriculture, du tourisme, de l’éducation pour ne citer que ceux-ci, en payent aussi les frais.

Récemment, les ministres en charge du système éducatif ont reportés l’ouverture des classes initialement prévue pour le 03 octobre à une date ultérieure en attendant que toutes les conditions soient réunies pour une rentrée scolaire, universitaire et professionnelle sécurisée.

Facely Konaté pour www.kababachir.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.