Ouattara à Conakry : le sens d’une visite d’Etat

Au-delà des clichés, la visite, ce jeudi à Conakry du président ivoirien s’inscrit en droite ligne du 5e Sommet Union Africaine-Union Européenne (UA-UE) devant se tenir les 29 et 30 novembre au bord de la Lagune Ebrié. Pas moins de 5200 participants sont attendus à cette rencontre dont le thème central est : « Investir dans la jeunesse pour un avenir durable ».

Ainsi, 83 Chefs d’Etat et de gouvernement représentant 55 pays d’Afrique et 28 pays d’Europe, ainsi que des délégations de pays amis, de la Commission de l’UA, de la Commission de l’UE, des organisations internationales, régionales et sous régionale feront le déplacement d’Abidjan.

Le chef de l’État, Alassane Ouattara est donc à Conakry pour consulter Alpha Condé, suite à une décision diplomatique qui a soulevé l’ire d’une dizaine de pays, dont l’Algérie. De quoi s’agit-il ? Le président ivoirien se refuserait selon la presse occidentale et d’autres sources diplomatiques, à inviter en Côte d’Ivoire, la République arabe sahraouie démocratique (Rasd).

L’affaire fait grand bruit, à la veille du sommet. Mais, pour être en conformité avec la position de l’Onu qui ne reconnaît ni l’autonomie du Sahara occidental ni la Rasd, ADO fait son choix. Peut-être pas le meilleur, car, l’UA est plutôt favorable à l’arrivée dans le gotha africain ce territoire que revendique le Maroc qui contrôle 80 % des

266 000 Km2 de sa superficie. Entre deux pressions, ADO se précipite pour rencontrer le président de l’UA, à Conakry. Sachant que tous les anciens présidents ivoiriens ont préféré garder de bons rapports avec le Maroc et du coup ont toujours refusé de reconnaitre la RASD. Une lutte d’intérêts !

C’est dire que sa visite à Conakry n’est que symbolique et diplomatique. A moins que ADO ne déroge à la règle traditionnelle de ses prédécesseurs. Pourtant, des pays africains eux, ont reconnu la RASD. Ce sont : le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Libye, le Ghana, le Burkina Faso, Le Kénya, l’Algérie, le Togo, le Rwanda, le Bénin. Les autres grandes puissances occidentales rejettent : les États-Unis, la France, l’Allemagne, la Chine, la Russie, etc. Aux dernières nouvelles, Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères du Polisario, a déclaré qu’il n’y aura pas de sommet UA-UE sans le front séparatiste.

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

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