On ne sait plus à quoi sert le guichet unique dont se félicite sans cesse le président Alpha Condé. Aujourd’hui, plus qu’hier, les fonds sont dilapidés par des hauts commis de l’Etats venus au pouvoir par copinage ou suite à des louanges chantés pour magnifier le chef et son entourage.
Ici et là, des patrimoines sont achetés à des milliards de GNF ou en devises étrangères. Alors que le salaire d’un ministre avoisine seulement quinze millions GNF. Le salaire d’un directeur national ou général doit être en deçà de celui octroyé à un ministre de la République. Il reste que des domaines achetés à des milliards de francs guinéens font légion en Guinée. Comme quoi, malgré la mise en place du fameux guichet unique – les fonds ne devraient avoir qu’un seul circuit, celui de la Banque centrale, selon Alpha Condé – ne sert pas à grand-chose. Les mêmes vols, détournements et pratiques de corruption sont observés presque dans tous les services de l’administration publique ou parapublique comme la CNSS et les autres EPI à l’image de l’OGP, de l’ONT.
Alpha Condé est donc pris dans un engrenage qui ne dit plus son nom. Il n’a plus confiance en ses cadres, mais, il refuse de les démettre, pour des raisons que seul lui peut donner. C’est pourquoi, il veut tout concentrer à son niveau. C’est le cas du comité de pilotage de la trésorerie que préside jusque-là le Premier ministre (contrairement à ce que pensent d’autres Guinéens estimant que c’était le ministre des Finances qui pilote cette fameuse trésorerie). Said Fofana est donc soupçonné d’avoir perforé la caisse unique. De quoi irriter Alpha Condé. Conséquence, le président Condé récupère la présidence de cette trésorerie et la concentre auprès de lui. Cette posture qui sera loin de réduire la fuite des capitaux orchestrée par des hauts cadres de l’administration guinéenne risque de provoquer une sérieuse lourdeur administrative. Surtout quand on sait qu’Alpha Condé est tous les jours entre deux avions, donc au four et au moulin.
C’est dire que s’il n’a plus confiance en ses cadres, qu’il les débarque et les poursuive. Au lieu de tout concentrer à son niveau. Même s’il s’arroge le droit d’être aussi ‘’économiste’’. Chaque ministre a son rôle à jouer. Il a des prérogatives, des lettres de missions. Qu’est-ce qui empêche donc au président de les dégommer et les remplacer par d’autres, moins militants mais plus méritants ? Une complaisance en somme qui finit par agacer plus d’un. Et qui finit par encourager les bandits à col blanc abrités derrière le voile transparent du parti au pouvoir.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com